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Pour ses vingt ans, Bilbobus se marie avec Veolia

10 Fév 2009

Veolia , bus , Exploitant

Mis à jour le 23 mai 2017

Surprise à Bilbao, Veolia a fait irruption dans la ville basque en enlevant le réseau de bus urbain à des acteurs locaux Rendu public à la mi-juin 2008, le choix de Bilbao de confier son réseau de bus à Veolia est d’importance pour la multinationale des transports et services : la ville compte 400 000 habitants intra muros et l’agglomération près d’un million. Mise à part une participation dans le tramway de Barcelone, Veolia ne s’était pas encore installée dans une cité de cette taille et à cet échelon outre-Pyrénées. Et ce n’est sans doute là qu’un coup d’essai, d’autres mairies ibériques pensant également lancer davantage d’appels d’offres pour se sortir des régies municipales ou des opérateurs traditionnels le plus souvent locaux. Cela tombe bien pour Veolia qui a les yeux de Chimène pour l’Espagne, qualifiée par Cyrille du Peloux, directeur général de Veolia Transport, de « pays très important dans [notre] stratégie européenne de développement ». Plutôt que le sortant TCSA, Veolia Transport a été préférée par la municipalité bilbaina « au regard des rapports techniques des entreprises qui se sont présentées à l’appel d’offres » indiquait Ibon Areso, adjoint au maire délégué aux transports. Et de préciser : compte tenu des grilles d’évaluation établies par les édiles, « la compagnie française a récolté le plus de points ». Pour une concession de huit ans avec deux années supplémentaires en option, elle a la gestion des circuits urbains, mission qui devrait générer selon elle « un chiffre d’affaires cumulé d’environ 305 millions d’euros sur les huit premières années ». Précisément, Veolia a hérité d’un ensemble de dessertes intra-urbaines baptisées « Bilbobus », fort de 150 véhicules et d’un effectif de 750 salariés. Ce parc était propriété de la ville, cette dernière « met au départ à disposition ces autobus avant que l’opérateur ne les renouvelle progressivement » précise Veolia.

Mais l’arrivée de ce nouvel acteur sur les bords du Nervion ne s’est pas faite dans la sérénité. La concession prenait effet au 1er août 2008, or depuis le mois de février précédent Bilbobus vivait un conflit permanent entre le précédent opérateur (TCSA) et ses salariés, centré sur le renouvellement de la convention collective et les salaires. A partir de mai, les discussions entre les syndicats et la direction d’alors étaient rompues et commençait une série de grèves dures et tournantes, allant même jusqu’à des sabotages. Maire de Bilbao, le nationaliste basque Iñaki Azkuna prenait bien soin de préciser qu’avec le nouvel opérateur, « tous les emplois seraient conservés ». Et enfin, soldant les comptes, TCSA arrivait fin août à un pré-accord avec le comité d’entreprise avant de laisser la voie libre à Veolia (et à Manuel Vide, son gérant à Bilbao), sans modifier trop substantiellement les conditions économiques du contrat passé avec la municipalité. La tâche de Veolia, « qui apporte à Bilbao son expérience d’opérateur de référence », tourne autour de deux axes : améliorer la qualité du service actuel, notamment par un meilleur cadencement des dessertes (liaison bus-sol, gestion informatisée, information des usagers en temps réel) ; revoir la billettique via plus de simplicité et une rotation plus rapide des montées et descentes. Egalement, le renouvellement du parc roulant sera engagé, y compris avec des véhicules adaptés aux collines encadrant la ville. En fait, le principal défi pour le service urbain d’autobus actuel, et désormais pour Veolia, est de redonner une place lisible et viable à Bilbobus dans le concert de l’offre de transport de la capitale économique du Pays basque.

Autour de la ville centre et de ses deux quartiers principaux (l’ancien Casco Viejo et la zone des affaires et commerces dite l’Ensanche), s’agglutinent une série de banlieues industrielles ou résidentielles aujourd’hui drainées par une offre abondante de transports publics : les autobus urbains et périurbains Bizkaibus organisés depuis l’exécutif de la province de Biscaye, les banlieues ferroviaires Renfe et Feve sur la rive gauche, EuskoTren (ET, ou les chemins de fer basques à voie métrique, sur la rive droite) et le tramway EuskoTran (comme les précédents entre les mains du gouvernement basque). Héritière d’une histoire locale compliquée et marquée par l’industrie, cette situation pouvait amener gaspillages et pléthore de services si n’avait été créé, dès 1976, le Consorcio des transports de Biscaye ou CTB. Comme à Madrid ou Barcelone, cette autorité unique coordonne l’offre et tente de prévoir les investissements nécessaires dans les infrastructures. Petit à petit elle a été reconnue et intégrée par les opérateurs, le dernier à y venir étant la banlieue Renfe. A l’actif de ce CTB dirigé par l’exécutif de la Biscaye et le gouvernement basque, la mise en place à partir de 1990 du réseau Bizkaibus dont les véhicules jaunes, blancs et bleus irriguent toute la province, et la généralisation le 1er janvier 2002 du Creditrans, titre de transport multimodal, remplaçant le « bono » (ticket valable pour 10 voyages). Dans une conurbation où la part des déplacements privés par transports en commun se rapproche rapidement des 50 %, ce billet fut successivement adopté par Bilbobus, Bizkaibus, les trains Feve et ET, puis le métro de Bilbao et même le pont transbordeur de Portugalete. Pour Bilbobus, le Creditrans est un ballon d’oxygène après la saignée qu’avait effectuée sur ses lignes le métro inauguré le 11 novembre 1995. Après une sévère chute, son trafic annuel plafonnait autour de 23 millions de passagers, il redécolle à partir de 2002 vers les 25 millions avec, à l’appui il est vrai, une refonte des lignes et un coup de jeune à une flotte fatiguée où l’on trouvait encore des autobus Pegaso. La mairie est dès lors tout sourires, elle qui éponge les déficits de son réseau urbain.

Né en 1988, Bilbobus prend la suite de la Compagnie des tramways urbains créée en 1948, laquelle exploitera jusqu’en octobre 1978 des trolleybus Vetra dans les quartiers modernes de la cité. Bilbobus n’est pas seulement un coup de marketing, mais un autre mode de gestion puisque de régie le réseau devient une concession qui est accordée dès 1988 à Transportes Colectivos SA (TCSA), une entreprise privée qui rayonne sur l’ouest de la Biscaye et est présente dans Bizkaibus. Il importe alors d’accroître l’offre intra-muros au fur et à mesure que se répand la très sévère OTA/TAO, la gestion du stationnement dans les rues. A cette époque le client-type des autobus est une femme, quelqu’un qui n’a pas de voiture ou un jeune. Chahuté par MetroBilbao et ses deux lignes, Bilbobus l’est à nouveau en décembre 2002 avec le retour du tramway sur les rives du Nervion. D’abord modeste, l’unique ligne s’installe entre Atxuri, le Guggenheim et Basurto avant de penser à des extensions vers les quartiers périphériques. Là, l’investisseur est le gouvernement basque, l’exploitant EuskoTran (une compagnie publique) et le coordinateur le CTB. Dans ce contexte complexe, tous les acteurs jouent désormais la coordination multimodale et une offre plus équilibrée pour les voyageurs. Par exemple a été édifié « Termibus », un terminal pour autobus urbains voisin du stade San Mamès : sur ses 27 quais partent et arrivent les Bilbobus dont les passagers trouvent à deux pas les correspondances avec le tramway, les banlieues Renfe et le métro. Ce pôle multimodal en appelle d’autres ainsi que des parkings de dissuasion en périphérie. C’est dans ce paysage à parfaire, aux modes et opérateurs multiples que se retrouve aujourd’hui Veolia.
 

Michel GARICOïX

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