CFTA Veolia, seul candidat, a été reconduit pour six ans d’exploitation. Tulle espère sauver son réseau dont la fréquentation a chuté de près de 30 % depuis 2002 En confiant de nouveau pour six ans ses transports en commun à CFTA Veolia… qui était le seul candidat, Tulle espère sauver son réseau dont la fréquentation a chuté de près de 30 % depuis 2002 (de 93 000 à 66 500 voyages en 2009). Mais la préfecture corrézienne (PS) souffre de multiples handicaps en matière de déplacements. « La ville est encaissée, étirée le long de la rivière Corrèze sur près de 6 km, et elle s’est agrandie depuis 1945 en grimpant sur les coteaux par des rues étroites et sinueuses, explique Philippe Bernis, élu Vert en charge des déplacements. Et elle est peu peuplée. » Soit 16 500 habitants contre 22 000 dans les années 60, avant le déclin industriel. Aujourd’hui, la baisse démographique est enrayée et la ville s’est refait une beauté à travers un vaste programme d’urbanisme. Autre particularité de Tulle : alors que la ville n’est pas la plus importante du département, largement devancée par sa voisine Brive, elle en est la préfecture et draine donc, par ses services et administrations, un important trafic venu de l’extérieur. Près de 50 000 véhicules entrent et sortent quotidiennement de la ville, 1 500 Tullistes vont travailler à Brive, à 30 km, et autant de Brivistes viennent ici. Pour alléger ces flux de véhicules, la ville va s’appuyer sur la navette TER cadencée entre Brive et Tulle, lancée en décembre par la région qui a consacré 12 millions d’euros avec l’Etat et RFF à rénover la ligne ferroviaire entre les deux villes, et sur le pôle intermodal opérationnel en fin d’année (coût : 3,17 millions d’euros). « La principale nouveauté du réseau qui entrera en service en septembre, c’est la navette de centre-ville rythmée sur le cadencement ferroviaire, toutes les 15 mn aux heures de pointe, à la demi-heure le reste de la journée. Par ailleurs, à côté des TAD pour desservir les coteaux et des deux lignes régulières, sera créée une ligne régulière à la demande desservant les principaux pôles d’activité. » Cette ligne sera en fait un TAD avec horaires et arrêts prédéfinis. « Nous sommes conscients que ce nouveau réseau est un pari. Pour le réussir, il faut des aménagements de voirie et une bonne communication. » Le PDU en cours d’élaboration prévoit, outre l’aménagement des premiers itinéraires cyclables de la ville, la mise en place de sas bus aux feux tricolores ainsi que des voies dédiées… aux rares endroits où cela est possible. « Nous préférons par ailleurs avoir des minibus, plus faciles à manœuvrer, adaptés PMR, que de grands véhicules vides et souvent immobilisés dans la circulation », explique Philippe Bernis.
Olivier JACQUINOT
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