Le constructeur suisse Stadler Rail prend pied dans le marché hexagonal du tram, en faisant construire à Meyzieu par son usine berlinoise de Pankow une petite série de rames sur mesure Déjà présent sur le réseau français avec ses automotrices réalisées pour les voies métriques de Cerdagne et de Haute-Savoie, c’est à Meyzieu que le constructeur suisse Stadler Rail prend pied dans le marché hexagonal du tram en faisant construire par son usine berlinoise de Pankow une petite série de rames sur mesure, à la fois compatibles avec les installations fixes de la ligne T3 et aptes à 100 km/h, tout en permettant le transport de bagages. Un contrat limité et exigeant, où le groupe suisse possède un avantage face aux produits plus standardisés de la concurrence.
Ici, Stadler est parti de sa gamme Tango, dont un autre représentant récent est le nouveau matériel de Bâle-Campagne. Et le futur exploitant est déjà « très satisfait » du résultat. Confortables et plutôt silencieuses, les Tango de Rhônexpress présentent dès l’entrée des racks à bagages, complétés par des porte-bagages au-dessus des sièges. Aux normes d’accessibilité les plus récentes, avec deux entrées de plain-pied par rame, ce matériel est à plancher bas sur 70 % de sa longueur, dans sa partie centrale. Le plancher haut, accessible en trois marches, se trouve aux deux extrémités, au-dessus des deux bogies moteurs.
L’aménagement est de haut niveau pour un tram. Outre l’affichage dynamique et la climatisation, aujourd’hui standard, on trouve ainsi des prises électriques et des tablettes sous les baies. Les sièges rouges, marqués d’un « ô » jaune symbolisant le département, sont confortables, même si l’aménagement de base est à 2+2 de front dans une largeur de 2,55 m. Sur une longueur de 27 m, chaque rame articulée de trois modules présente 76 places assises, dont 8 relevables et 2 emplacements PMR.
Le confort et l’ergonomie se retrouvent dans les deux cabines, équipées d’une rétrovision vidéo.
Quoiqu’assez « lourd » (40 t) pour sa longueur, ce matériel atteint les 100 km/h sans problème avec sa motorisation de 500 kW. L’alimentation en 750 V continu (par ligne aérienne de contact sur la ligne T3 ou par caténaire sur le nouveau tronçon) se fait par un pantographe installé sur le module court en milieu de rame, sous lequel se trouve le bogie porteur à roues indépendantes.
Avec ce parc initial relativement limité, l’exploitation en unités multiples, techniquement possible, ne sera pas pratiquée. Chaque rame sera appelée à parcourir quelque 200 000 km par an, ce qui est élevé pour un matériel urbain. Toutefois, ce parc pourra progressivement passer des 6 actuelles à 11 rames d’ici à 2023, en fonction du développement de Saint-Exupéry, le prix des 5 rames supplémentaires étant évalué à 30 millions d’euros. Soit un prix unitaire deux fois plus élevé qu’un tram urbain standard.
Patrick LAVAL
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