L'idée d'un téléphérique germe dans le Grésivaudan
Un projet de téléphérique urbain pourrait voir le jour d?ici 2013 entre Brignoud et Crolles, qui désengorgerait une partie du réseau routier grenoblois. Un autre relierait Goncelin à Allevard Entre la gare de Brignoud et la zone d’activités de Crolles, dans la proche banlieue de Grenoble, le site est extrêmement contraint. Sur environ 1 km, c’est le parcours d’obstacles : voie ferrée, route départementale, Isère et autoroute A41 à franchir. Et pour couronner le tout un large échangeur autoroutier et la barrière de péage où circulent environ 50 000 véhicules/jour. Or cette gare qui voit passer quotidiennement 39 TER (et il y en aura davantage lorsque la 3e voie du sillon alpin sera opérationnelle, fin 2013) alimente une zone où travaillent environ 8 000 personnes, à Crolles et à Bernin. « Si on construisait un tram-train qui se débrancherait à Crolles, il devrait dans les deux sens franchir toutes ces infrastructures et il faudrait aussi un saut-de-mouton pour repartir vers Grenoble, raconte Francis Gimbert, vice-président chargé des transports à la communauté de communes du Grésivaudan. Et, de plus, il est impossible d’insérer les modes doux, notamment le vélo. »
Impossible de passer au sol ? Alors pourquoi pas par les airs ? L’idée, poussée par Pierre Jaussaud, un passionné de transport par câble et habitant de la région, qui avait proposé une pré-étude en 2005, a germé petit à petit. Les élections municipales passées, le projet est ressorti. Aujourd’hui, il s’inscrit dans une démarche soutenue par Rhône-Alpes, qui finance 40 % des 150 000 euros prévus pour les études. Les offres des cabinets d’études sont en cours de dépouillement, mais on espère leurs conclusions pour la fin d’année. « Ce mode paraît pertinent au regard du site, poursuit l’élu. Mais, bien sûr, il ne se substitue pas aux autres technologies comme le tram, qui est nécessaire pour des volumes plus importants. »
Les études devront affiner les projections, mais le trafic attendu est de l’ordre de quelques milliers, sachant que 1 300 voyageurs montent ou descendent en gare de Brignoud et que de 500 à 600 y viennent par autocar. « Il y a un vrai potentiel, c’est le tronçon où convergent trois lignes de cars, estime Francis Gimbert. Quand le réseau d’autocars a été développé, nous sommes passés de 50 correspondances TER-car à Brignoud en décembre 2007 à 500 aujourd’hui, et la fréquentation de la gare a doublé. » Et pourtant les fameux autocars ne passent « qu’une fois l’heure pour des TER toutes les 15 minutes », déplore Pierre Jaussaud, qui note aussi qu’« il y a 5 km de bouchon à l’entrée de Grenoble, matin et soir ». On vise une mise en service de ce câble aérien (téléphérique ou télécabine) d’environ 1 km, voire 3 km si l’option traversée de la vallée est choisie, intégré au tout jeune réseau de transport public, au plus tard en 2013.
Conquise, la collectivité envisage également un second transport par câble pour relier, cette fois, la gare de Goncelin à la ville thermale et station de ski d’Allevard et peut-être même jusqu’au Collet-d’Allevard, soit une dizaine de kilomètres. Les prochaines études se pencheront aussi sur son cas, en termes de potentiel commercial et de solutions technologiques. S’ils font études communes, les deux projets ne devraient toutefois pas être réalisés en même temps. Mais déjà d’autres villages, comme Chamrousse par exemple, manifestent leur intérêt pour une desserte aérienne depuis la gare. Peut-être alléchés par l’expérience de Brides-les-Bains qui, en plus des curistes, attire les skieurs grâce à sa télécabine menant au domaine des Trois Vallées.
Cécile NANGERONI
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