Construit par Hess et Vossloh-Kiepe, le Lightram à propulsion hybride allie grande capacité et économies d?énergie. Mis en service commercial à titre expérimental sur le « busway » de Nantes, il paraît avoir conquis voyageurs et exploitants Dans la matinée du mardi 24 novembre, circulait sur le « busway » nantais un autobus assez extraordinaire. Et au demeurant si peu commun que les amateurs de transports urbains, visiblement nombreux dans la capitale des Pays de la Loire souvent citée pour son tramway, avaient investi le site propre, appareil photo en main, informés on ne sait comment… Quant aux voyageurs plus habituels qui eurent l’occasion de monter dans ce véhicule en exploitation commerciale gratuite, quelques heures durant, sur cette fameuse ligne 4 « à haut niveau de service » qui relie la place Foch à la Porte-de-Vertou, ils n’en manifestèrent pas moins d’intérêt et de curiosité, n’hésitant pas à questionner les responsables présents à bord… D’une longueur parfaitement inhabituelle de 24 m, cet engin mis en ligne « hors roulement » par la Semitan (Société d’économie mixte des transports en commun de l’agglomération nantaise) n’est autre que le Lightram, premier « double-articulé » à propulsion hybride du monde. Ce véhicule de présérie, construit par les industriels Hess et Vossloh-Kiepe, est sorti en juillet 2007, et il a déjà effectué des parcours de démonstration dans plusieurs villes de Suisse, d’Allemagne, du Luxembourg, des Pays-Bas et d’Italie, parcourant quelque 40 000 km sans problème majeur. A ce jour, existent deux véhicules de série, livrés au printemps dernier, et exploités par les Voyages Emile Weber, à Luxembourg. Les économies d’énergie (et les réductions d’émissions de CO2) enregistrées y atteignent d’ores et déjà 20 % par rapport à un diesel de 24 m, l’objectif étant d’atteindre très rapidement les 30 %… A Nantes, les exploitants paraissent conquis. « La prise en main a été rapide, ça se conduit finalement comme un articulé normal », note Didier Moinard, le conducteur bus et tram du dépôt de Trentemoult au volant, ce matin-là, pour cette expérimentation en vraie grandeur. Même sentiment de satisfaction de la part de Christian Delaunay, responsable exploitation chargé d’organiser l’essai : « Nous voulions regarder le comportement du véhicule sur des points singuliers comme le terminus Foch, les approches de quai, voir s’il n’allait pas “sortir” du site, si sa longueur n’était pas préjudiciable à la prise en compte aux feux, au dégagement suffisamment rapide des carrefours, ou au maintien des temps de parcours actuels, or tout va aussi bien qu’avec les articulés de 18 m mais… avec 30 % de capacité en plus ! » La technologie hybride ? Christian Delaunay y est naturellement moins sensible, lui dont le parc roule à 80 % au GNV. Et pourtant, ce n’est pas là l’aspect du véhicule le moins innovant…
Philippe HÉRISSÉ
Lightram : portrait d’un autobus qui sort de l’ordinaire
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