Palmarès des mobilités 2009 : le prix de l'accessibilité pour Grenoble
Le tramway grenoblois 100 % accessible sort vainqueur LE LAURÉAT
Grenoble : la ville qui a inventé le tramway 100 % accessible
Avant-gardiste, la ville de Grenoble a commencé à mener une politique d’accessibilité de l’espace public dès 1975. Sous la houlette de son maire, Hubert Dudebout, le chef-lieu de l’Isère réintroduit le tramway en 1987, mais pas n’importe lequel ! Un tramway accessible bien sûr, concocté par un groupe de travail ad hoc autour du SMTC, d’Alstom et des associations. « Une innovation telle que la ville recevait chaque semaine trois ou quatre délégations étrangères… », relate Yannick Belle, conseiller délégué à l’accessibilité au SMTC de Grenoble (26 communes, près de 400 000 habitants). Sur la ligne B du tram, les dispositifs d’annonces sonores et visuelles sont améliorés ; sur la C, le véhicule devient accessible par chacune de ses portes et en toute autonomie. Dans la foulée, les trottoirs sont rehaussés et les premiers trams modifiés afin de s’affranchir de la palette rétractable grâce à une lacune entre le quai et le véhicule de seulement 2 cm. Les mêmes recettes sont appliquées au bus, dont 80 % des arrêts sont accessibles. Si bien que l’élaboration du schéma directeur d’accessibilité 2009-2012 n’a pas posé problème. Voté à l’unanimité en juin, il vise trois objectifs : étendre l’accessibilité à 95 % du réseau bus, perfectionner les dispositifs d’information, de signalisation sonore, visuelle et podotactile, enfin, confirmer le service de porte à porte PMR qui transporte quelque 125 personnes chaque jour. Soit une dépense de 17 millions d’euros sur 4 ans. Le prix à payer pour être l’agglomération la plus accessible de France.
Le détail qui change tout : en 2012, avec un réseau urbain presque 100 % accessible, l’agglomération aurait pu prévoir de supprimer le transport spécifique, elle a choisi de le conserver.
LES NOMINÉS
Agglomération rennaise : le mobilier urbain pour tous
Le mobilier urbain de l’agglomération rennaise est en cours de renouvellement, quartier par quartier, jusqu’en 2010. Pour la ville de Rennes, le marché a été attribué à Clear Channel. Pour les autres communes, le marché est revenu à la société Abris Service, qui remplacera progressivement les abris des 36 communes d’ici 2013. Ces nouveaux abris voyageurs, installés en cohérence avec la loi sur l’accessibilité des transports publics, offrent une lisibilité adaptée aux personnes handicapées. La dénomination de l’arrêt de bus est inscrite en grosses lettres blanches et le numéro de ligne est grossi pour être repéré par les malvoyants, le panneau d’information est abaissé pour que les personnes en fauteuil roulant puissent y accéder, la largeur de trottoir permet aux fauteuils de tourner et de se croiser. Ce mobilier pourra également être équipé d’un boîtier électronique et d’une antenne qui permettront le temps venu de diffuser de l’information en temps réel aux voyageurs (temps d’attente jusqu’au prochain bus, encombrement imprévu ou autre information municipale…).
Le détail qui change tout : dans sa démarche de rendre son réseau entièrement accessible à l’horizon 2015, Rennes a mis en place un système de dépôt de plainte pour les usagers qui rencontreraient un obstacle dans leur chaîne des déplacements.
Basse-Normandie : pionnière dans l’adaptation de ses TER
Une porte centrale assez large pour donner accès aux fauteuils roulants, un espace dédié avec trois places réservées, dont deux en vis-à-vis, et quatre pour les accompagnateurs, des toilettes aménagées et des installations de sécurité… La toute première voiture TER Corail Intercités conçue pour les personnes à mobilité réduite est entrée en service en Basse-Normandie le 16 mars dernier. Sur la ligne Paris – Caen – Cherbourg, l’accès au train se fait à partir d’une plateforme élévatrice déployée par un agent de gare. A l’intérieur, un couloir mieux éclairé, des barres de maintien rouges, deux boutons d’appel SOS, une signalétique renforcée par deux bandes jaunes sur les marches des portes d’accès. Autre innovation : des toilettes adaptées. Elles sont dotées d’une large ouverture électrique et tout y a été calculé pour être à bonne hauteur : lavabo, miroir, savon et sèche-mains. Seize voitures de ce type doivent circuler sur le réseau Basse-Normandie, la région ayant investi à 50 % avec la SNCF dans ces aménagements à 500 000 euros pièce. Une première qui devrait être déclinée dans d’autres régions.
Le détail qui change tout : le local du chef de bord est à proximité, pour une intervention plus rapide si nécessaire.
Cécile NANGERONI et Guillaume LEBORGNE
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