Google et iTransports ont ouvert un deuxième front. Ils travaillent chacun de leur côté à porter leur moteur de calcul d?itinéraires dans le monde du vélo Les deux acteurs sont d’accord : il faut maintenant décliner la recette pour aider les cyclistes à se déplacer. Et surtout, rendre les calculateurs d’itinéraires vraiment multimodaux. Pour Google Maps, les fans poussent à la roue. Ils ont lancé au printemps une pétition en ligne qui a déjà recueilli 50 000 signatures. Leur credo : « l’ajout de cette fonctionnalité “à vélo” à Google Maps serait leur ultime déclaration en faveur du développement durable ». Et cela tombe bien car chez Google, on y travaille, avec l’objectif d’un déploiement courant 2010. « Les itinéraires cyclables font partie de la prochaine étape, assure Florence Diss, responsable des partenariats “géo” chez Google. Mais les sources d’information fiables ne sont pas toujours évidentes : IGN, cadastres ? » Il faut aussi travailler sur l’ergonomie et différents prototypes doivent pour ce faire être testés. Avec un coup d’avance, Moviken se prépare déjà à lancer une version bêta d’un iTransports 100 % vélo. Le secrétariat d’Etat à l’Economie numérique vient en effet de retenir le projet iTransports 2.0 dans le cadre de son appel à projets “Web innovant”, en septembre dernier. Grâce au projet Port vert du Predit et en collaboration avec l’Inrets, l’ENPC et le CNRS, Moviken travaille depuis deux ans sur une « cartographie de la cyclabilité ». Et a même pu présenter les résultats de son enquête au congrès des Villes et territoires cyclables, début octobre à La Rochelle. « On est en train de définir les concepts… On commence demain, s’enthousiasme Jean-Claude Degand, PDG de Moviken. La question des données est beaucoup plus compliquée que pour les transports en commun, nous allons donc tester l’outil dans quelques agglomérations. » Selon cette recherche du Predit, le principal pour un cycliste, ce n’est pas de connaître l’emplacement des aménagements cyclables, mais la “cyclabilité” des voiries, c’est-à-dire leur caractère plus ou moins sûr et praticable. L’idée de Moviken est donc de superposer cette information à la cartographie classique. Concrètement, des codes couleurs permettront d’identifier cinq niveaux de sécurité, calculés sur la base de trois critères : présence ou non d’aménagements cyclables et lesquels, vitesse autorisée pour les véhicules motorisés, enfin, débit et proportion de poids-lourds présents. Autres informations qui seront fournies : les aménagements dégradés soit par la présence d’un revêtement de mauvaise qualité, soit parce qu’ils sont jugés trop étroits ; les pentes importantes (plus de 5 %) ou très importantes (plus de 10 %) ; les sens uniques. Prochainement, le Syndicat d’agglomération nouvelle du Val-Maubuée (Marne-la-Vallée) testera le concept autour des stations de transports collectifs. La carte interactive comprendra 5 niveaux d’échelle, de l’agglomération à la rue. Nouveauté par rapport à la version iTransports transports en commun, le site sera collaboratif, alimenté par les cyclistes eux-mêmes. « C’est un besoin impératif pour le vélo », juge Jean-Claude Degand. Dans un premier temps, le concept sera 100 % vélo. Mais l’objectif est d’arriver à une synergie avec les cartographies des réseaux urbains, afin de proposer le calcul d’itinéraires multimodal incluant le vélo. Son créateur espère « avancer assez vite. Mais deux bonnes années seront nécessaires » pour livrer un service global et finalisé. D’ici là, son concurrent Google, moins bavard sur son projet vélo, aura peut-être pris le maillot jaune…
Cécile NANGERONI
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