Les départements pourront percevoir un droit d’accès aux îles compris entre 4 et 60 euros L’Assemblée nationale a adopté le 22 septembre 2009 un amendement pour permettre le déplafonnement de l’écotaxe sur les ouvrages d’art reliant les îles maritimes au continent. Celui-ci a été proposé, dans le cadre du projet de loi sur l’autorité de régulation des activités ferroviaires, par Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat aux Transports et également président du conseil général de Charente-Maritime. Rien de ferroviaire pourtant dans ce sujet, mais des implications directes, en particulier sur les péages des viaducs du département. Ces ouvrages d’art sont au nombre de deux : Oléron et Ré. Or seul ce dernier fait aujourd’hui l’objet d’une écotaxe. Jusqu’à présent, l’écotaxe était plafonnée à 3,05 euros. Le péage du pont de l’île de Ré, en service depuis 1988, s’élève à ce jour à 16,50 euros en période estivale, écotaxe incluse. La fin du remboursement des emprunts au 1er janvier 2012 aurait dû entraîner la fin du péage, comme pour son grand frère le pont d’Oléron, gratuit depuis 1991. Mais selon une étude, cette hypothèse, redoutée, ferait progresser le trafic de 20 à 25 %, alors que l’île est déjà saturée avec ses 3 millions de véhicules par an. La future écotaxe devrait donc permettre de maintenir le péage de Ré au montant actuel. Cette manne représenterait une enveloppe annuelle de l’ordre de 5 millions d’euros. Selon l’amendement, elle sera affectée, outre l’entretien du viaduc, au « financement de la protection des espaces naturels insulaires et au développement des transports en commun fonctionnant avec des véhicules propres ». Lionel Quillet, président de la communauté de communes de l’île de Ré, se réjouit du vote de cet amendement, qui « répond à la politique environnementale menée pour préserver ce site qui bénéficie de 80 % de surface inconstructible. L’objectif de réduire le flux des voitures particulières sera donc envisageable grâce aux transports en commun ». Maxime Bono, président de la communauté d’agglomération et maire de La Rochelle, appuie également cette démarche et assure de son soutien « pour le développement de technologies de transports propres ». Reste en suspens la question de l’application de l’écotaxe au pont d’Oléron. Celle-ci est en tout cas actée dans le schéma de cohérence territoriale (Scot) de 2005. Par ailleurs, l’île d’Oléron sera, d’ici la fin de l’année, le troisième plus grand site classé de France : ce classement concernera 84 % de sa superficie. « Depuis les élections de 2008, les huit élus de l’île y sont favorables », affirme Patrick Moquay, président de la communauté de communes.
Sylvie LUNEAU
Il y a 8 années - Junjie Ling
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