Il n?y a pas que Pesa en Pologne
La Pologne de continuer à produire des trains. De nouveaux constructeurs sont même apparus, installés pour certains dans les ateliers ferroviaires privatisés La proximité géographique aidant, les exposants polonais sont de plus en plus présents à Innotrans. Car malgré la vente des usines de matériel roulant les plus emblématiques du pays à de grands groupes multinationaux, au cours de la décennie qui a suivi la chute du « rideau de fer » (Pafawag repris par Adtranz, puis par Bombardier, Konstal intégré par Alstom) ou plus récemment (Fabryka Wagonów Swidnica devenue Greenbrier Europe, dans le domaine du fret), des constructeurs ferroviaires polonais existent toujours et auraient même tendance à se multiplier.
Depuis 1997, H. Cegielski FPS est le nom des activités ferroviaires d’une entreprise ayant œuvré dans de nombreux domaines depuis 160 ans (outillage, matériel roulant ferroviaire, moteurs diesel…). Par la suite, deux nouveaux constructeurs sont apparus dans d’anciens ateliers ferroviaires : Pesa, né en 2001 dans un établissement de Bydgoszcz fondé 150 ans plus tôt, et Newag, héritier des anciens ateliers de maintenance de Nowy Sacz (ZNTK Nowy Sacz), fondés en 1876, privatisés en 1995, revendus en 2003 et rebaptisés en 2005. Devrait s’y ajouter Solaris, qui va se lancer dans le tram.
Habitué d’Innotrans, Pesa exposait sur les voies un échantillon de sa production : automotrice ED 74 articulée (pour les services régionaux PKP), autorail ATR 220 (pour le réseau régional italien Ferrovie del Sud Est, desservant les Pouilles) et un tramway à plancher bas (destiné au réseau de Bydgoszcz – le constructeur et sa propre ville se faisant une publicité mutuelle !). Dans le domaine des automotrices, Newag avait également présenté une automotrice « grande capacité », qui se distinguait de celle de Pesa par sa disposition classique des bogies et par un aménagement intérieur plus « urbain ». Les automotrices des deux constructeurs, qui ont favorablement impressionné les visiteurs, intègrent tous les éléments de confort auxquels on s’attend désormais en Europe… occidentale. Sauf l’accès à plancher bas surbaissé : c’est pourquoi des monte-charges y ont été installés pour la montée et la descente des fauteuils roulants.
Newag, qui comme Pesa garde de son passé une spécialisation dans la modernisation du matériel roulant, présentait également à Innotrans la locomotive diesel-électrique 311D. Carrossé par Newag sur un châssis de locomotive soviétique M62 dont il garde les bogies et les moteurs de traction, cet engin est équipé d’un groupe diesel-électrique intégré (avec compresseur et échappement) fourni en kit par General Electric (GE). Vu la forte présence d’engins diesel d’origine soviétique entre l’Elbe et le Pacifique, la transformation proposée par Newag et GE a un fort potentiel sur ces marchés, offrant de combiner la robustesse des « tambours de la Taïga » avec les exigences actuelles en matière d’émissions polluantes et d’ergonomie des cabines.
Patrick?LAVAL
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