La gare d'Ermont-Eaubonne, grande ouverte sur la ville
Véritable pôles d’échanges donnant un accès fluide aux autres modes de transport, la nouvelle gare d’Ermont-Eaubonne a été inaugurée Une comparaison suffit à situer l’importance de l’événement que constitue l’inauguration, le 22 juin, du nouveau « pôle gares » d’Ermont-Eaubonne, dans le Val-d’Oise. En effet, sixième gare d’Ile-de-France par sa fréquentation, si l’on excepte les « grandes gares » parisiennes, elle accueille au quotidien plus de voyageurs que n’importe quelle gare de métropole de province… En dehors de Lyon-Part-Dieu et Lille-Flandres. Avec son bâtiment exigu hérité du XIXe siècle, elle était devenue totalement inadaptée au trafic d’une gare qui voit monter chaque jour à bord de ses trains près de 30 000 voyageurs. La gare a donc fait sa totale révolution, achevée presque dix ans après son lancement. Avec de larges volumes, une ambiance claire et lumineuse. Avec des matériaux de qualité : granit, verre et bois. Le nouveau bâtiment mise sur la fluidité des cheminements, la présence de commerces et de services, pour jouer tout son rôle de lieu d’échanges et de « transit fonctionnel » et agréable. Etienne Tricaud, architecte à la SNCF, résume la démarche : « Le passage en gare doit devenir un moment agréable plutôt que subi. Cette gare est dans la lignée des gares TGV de nouvelle génération. » Président du conseil régional, Jean-Paul Huchon renchérit : « Avec le meilleur de ce qui existe en qualité de service pour le voyageur, avec la même considération. » Devenu un pôle d’échange majeur en Ile-de-France, ce projet est présenté comme exemplaire. Pour trois raisons.
Le point d’orgue pour la nouvelle liaison avec Saint-Lazare.
La liaison directe entre Paris-Saint-Lazare et Ermont-Eaubonne, inscrite au contrat de plan 2000-2006, a été mise en service fin août 2006. Les travaux avaient démarré à la mi-2003. La réalisation de cette nouvelle liaison ferroviaire, déjà empruntée par près de 80 000 voyageurs chaque jour, visait un objectif essentiel : améliorer l’ensemble des dessertes du nord-ouest de l’Ile-de-France en éliminant ce qui était pudiquement appelé les « difficultés de circulation. » Autrement dit les « bouchons », fréquents entre Colombes et Argenteuil et au niveau du nœud ferroviaire d’Ermont-Eaubonne. Il s’agissait également d’augmenter la fréquence des dessertes. Ce projet majeur pour l’amélioration des transports dans le Nord-Ouest a coûté 196 millions d’euros, dont 20 millions pour la reconstruction complète du pôle gares d’Ermont-Eaubonne. Son inauguration fait donc figure de point d’orgue pour accompagner l’aménagement de cette liaison directe. La gare routière, aménagée par le conseil général du Val-d’Oise, a été inaugurée en juin 2006. Elle se trouve sur la même rue que la gare ferroviaire. Juste en face. Et ce pôle gares bénéficie d’un parvis réaménagé de 1 000 m2, d’un parc de stationnement deux-roues, d’une station-taxis, d’un parc relais à proximité… C’est la gare multimodale type, c’est-à-dire conçue pour faciliter les déplacements de ceux qui empruntent successivement plusieurs modes de transport. C’est d’ailleurs dans le cadre d’un contrat de pôle PDU (plan des déplacements d’Ile-de-France), validé par le Stif en 2001, que l’intermodalité avec la gare SNCF a été entièrement repensée.
Une gare inscrite dans la ville.
Ouverte sur la ville, insérée dans un véritable pôle multimodal, la nouvelle gare, intégralement reconstruite, a nécessité trois années de travaux intensifs, menés tout en assurant la continuité du fonctionnement. Elle s’ouvre de plain-pied avec l’espace public extérieur. Sa construction inclut un passage souterrain public qui relie les quartiers nord de la commune d’Eaubonne aux quartiers sud d’Ermont. Les trois corps de bâtiment sont alignés sur la rue. Avant d’arriver sur le plateau de voies, surélevé, ils offrent une sorte de nef, rue intérieure où chacun peut circuler et trouver l’ensemble des services : billets, informations et commerces. Cette rue intérieure minérale et les bâtiments en verre, acier et béton banché, sont chapeautés par une toiture inclinée dont la face intérieure est habillée de lames de bois.
Pascal GRASSART
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