L'activité fret de la Bahn rattrapée par la crise
Les difficultés de l’industrie automobile et du secteur de la chimie plombent les commandes de la compagnie, qui prévoit des mesures d’économie Trains annulés, commandes en berne. Les activités de fret ferroviaire de la Deutsche Bahn sont rattrapées par la récession en cours. « Nous sommes au bord d’un précipice dont nous ne connaissons pas la profondeur », affirme le patron de la compagnie, Hartmut Mehdorn. Dans le pire des scénarios, la DB pourrait réduire ce mois-ci de 40 % le nombre de ses trains de marchandises par rapport à décembre 2007.
En cause : la baisse de la production industrielle, notamment dans les secteurs de la chimie ou de l’automobile. Deux branches qui comptent parmi les plus gros donneurs d’ordres de l’opérateur. « S’ils produisent mois, cela se traduit automatiquement par une réduction de leurs besoins de transport », explique un porte-parole.
Par ricochet, le trafic de voyageurs pourrait lui aussi souffrir : avec la multiplication des mesures de chômage partiel, le nombre de travailleurs qui se déplacent risque de se contracter.
Résultat : Hartmut Mehdorn veut prendre des mesures d’économie. Gel des embauches, pause de Noël rallongée pour certains salariés ou limitation des heures supplémentaires : l’objectif est de contenir les surcapacités. Autre « possibilité » envisagée : la suppression de 4 000 postes d’intérimaires.
Mais, pour nombre d’observateurs, ces déclarations permettent surtout au chef de la DB de mettre la pression sur les syndicats, alors que les deux parties s’apprêtent à entamer un nouveau round de négociations salariales.
Transnet, la plus grosse organisation de cheminots, réclame une hausse des salaires de 10 %. « Mehdorn cherche à faire peur à ses salariés, rien de plus », conclut l’éditorialiste du Financial Times Deutschland.
Antoine HEULARD
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