La réussite d’Angers prouve que le prêt gratuit et la location longue durée sont aussi pertinents que les vélos en libre service Vélocité fonctionne comme une bibliothèque municipale : l’emprunteur du vélo doit le rapporter dans les délais (trois mois renouvelables trois fois) et veiller à le conserver en bon état.
Angers n’a pas fait le choix de proposer des vélos en libre service, type Vélib’, comme de nombreuses villes. Elle a développé son propre concept : Vélocité. « Vélocité a été conçu comme un outil de changement comportemental » explique Cyril Bader, chef du service environnement. L’enjeu est de changer non seulement le comportement des urbains par rapport au vélo, mais également l’image de celui-ci, pour en faire un moyen de transport à part entière et même carrément « branché ». Le service met un vélo gratuitement à disposition pour permettre de tester ce moyen de transport et de l’adopter par la suite. La durée du prêt varie d’une semaine à trois mois et il peut être renouvelé trois fois. Ce qui revient à une année de prêt au maximum. Ensuite, l’utilisateur n’a plus accès à ce service. Le but est d’inciter le nouveau cycliste à acheter son propre vélo.
« Nous sommes dans un concept de “ propriétaire de vélo ”, c’est-à-dire que l’on ramène le vélo chez soi, on le garde et on l’entretient soi-même, analyse Bernadette Caillard-Humeau, première adjointe en charge des transports et vice-présidente à l’agglomération d’Angers. On a tout le temps que l’on souhaite pour l’utiliser. Ce n’est pas du tout le modèle du vélo en libre service, qui s’apparente plus, selon moi, au transport en commun, où l’on paie pour un service de transport dans un temps limité et dans un espace défini. »
Le vélo prêté est obligatoirement rapporté au bout de trois mois au local de Vélocité. « Nous effectuons alors un contrôle de l’état du vélo et l’entretien régulier » déclare Cyril Bader. L’utilisateur doit faire les réparations courantes (changer les lumières, les chambres à air, etc.). Si ce n’est pas le cas, elles sont effectuées par Vélocité et facturées. Tout vol est également à la charge de l’emprunteur. De même, si la date de retour n’est pas respectée, le retard est facturé quinze euros. « Toute proportion gardée, on peut comparer le fonctionnement de ce service à celui d’une bibliothèque municipale » estime Marc Fleury, responsable de Vélocité.
Et ça marche, au-delà de toutes prévisions ! « Il y a une queue depuis 7 heures le matin pour avoir un vélo » constate Bernadette Caillard-Humeau. « La demande est tellement forte que nous ne pouvons plus gérer de liste d’attente » confirme Cyril Bader. Du coup, Angers compte presque doubler le nombre de vélos au cours de l’année prochaine pour passer à 2 400 vélos. Commencé tout doucement avec 150 vélos en septembre 2004, le service en compte 1 400 aujourd’hui. 13 000 contrats ont été signés depuis le lancement de Vélocité, ce qui représente environ 3 à 4 000 utilisateurs (car un nouveau contrat est signé à chaque renouvellement). Sachant que ce service est réservé aux personnes habitant à Angers (150 000 habitants) ou venant y travailler. En décembre, un conseil de gestion va être mis en place afin d’avoir des indicateurs de suivi en 2009.
A la suite de Vélocité, Angers a également créé le service « Vélo+train » en décembre 2007 (cf. V&T-m n°438). Pour 2009, la ville envisage d’ouvrir une autre antenne en dehors du centre-ville. Elle souhaite également signer des conventions de partenariat avec des associations ou des établissements d’enseignement.
Enfin, l’un n’empêchant pas l’autre, elle a lancé, avec l’agglomération, une étude pour un service de vélos en libre service. « Nous allons évaluer le budget et lancer un appel d’offres, mais nous souhaitons déconnecter complètement le vélo de la pub » affirme Bernadette Caillard-Humeau. Avis aux amateurs !
Sylvie LUNEAU
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