Quel matériel pour le tramway T1 ?
La T1 a récupéré les anciens tramways de la ligne T2. Au grand dam des habitants de la Seine-Saint-Denis, qui se sont estimés lésés L’arrivée en 2003 de nouveaux tramways Citadis sur la ligne T2, entre La Défense et Issy-les-Moulineaux, n’a pas fait que des heureux. La T1 a en effet récupéré ses véhicules, des TFS (pour Tramway français standard) du même constructeur Alstom. Au grand dam des habitants de la Seine-Saint-Denis, qui se sont estimés lésés, une fois de plus. Même pour les trams, le ressentiment est grand dans cette partie moins favorisée de la banlieue parisienne, comme le résume le vice-président du conseil régional Serge Méry : « Ce n’est pas normal que la Seine-Saint-Denis se paie les rogatons des Hauts-de-Seine ! »
Les « vieilles rames » TFS transférées à la ligne T1 ne sont pas si vieilles : elles datent de 1996 et 1997 (tandis que celles qui circulent depuis l’ouverture de la ligne ont été livrées en 1992). Mais tout est dans le symbole ! Les 35 rames actuelles sont théoriquement bonnes pour le service jusqu’en 2022 à 2026 au moins. Elles suffiront pour le prolongement à l’ouest, à Asnières-Gennevilliers, annoncé en 2011. Mais pour aller à Val-de-Fontenay, il faudra 15 véhicules de plus. Il en coûtera, calculent Stif et RATP, environ 45 millions d’euros. Or, les TFS ne peuvent en l’état pas montrer la pente de Montreuil. Et ils sont évidemment incompatibles avec une éventuelle alimentation par le sol ou par batterie dans la traversée de Noisy-le-Sec. D’où l’idée de renouveler tout le parc par anticipation, d’autant qu’ils sont largement jugés trop étroits, trop petits, vieillots, bruyants, etc.
« Il n’est pas question qu’on nous refile les vieux rossignols dont on ne veut pas ailleurs », a prévenu la députée Elisabeth Guigou, en réunion publique à Noisy-le-Sec. Craignait-elle que la RATP acquière les autres TFS en service, à Grenoble ou Rouen ? Pas de panique, s’est engagé Serge Méry : « Je leur ai promis, juré, qu’ils auront du matériel de la nouvelle génération ! » Du coup, ce ne sont plus 15, mais 50 rames qu’il faudra acheter, pour un coût qui devrait atteindre les 150 millions. A Montreuil, Dominique Voynet a suggéré que l’on pourrait peut-être revendre les vieilles rames TFS, ce qui réduirait la facture totale. Elle est la seule à en avoir parlé.
François ENVER
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