Très forte croissance de Transdev en 2008
05 Mai 2009
Transdev , Exploitant , Résultat , Transdev
Mis à jour le 23 mai 2017
Malgré la crise, Transdev a enregistré une hausse de 5 à 6 % du trafic sur ses lignes en 2008 L’effet redouté de la crise est désormais constaté : la baisse de la mobilité affecte le transport public. Alors que Transdev a enregistré une hausse de 5 à 6 % du trafic sur ses lignes en 2008, désormais, « on est plutôt dans une stagnation », précise Joël Lebreton, PDG, pour qui « le phénomène est mondial ». En fait, ce sont les 18 derniers mois qui ont donné du fil à retordre : flambée du carburant, suivie d’une retombée qui n’est « qu’un répit », évolution du taux de change « assez erratique », crise financière. Résultat : il faut piloter avec une « très faible visibilité et donc une très grande réactivité ». Mais, « si le court terme est difficile à gérer, le moyen terme est favorable ». Et, en 2008, « le transport public a acquis un rôle stratégique dans les villes et les territoires ». L’an passé, la filiale de la Caisse des dépôts a enregistré une très forte croissance de son chiffre d’affaires géré (3,3 milliards d’euros, progression de 39 %) et de son chiffre d’affaires consolidé (2,3 milliards d’euros, progression de 63 %). La rentabilité du groupe, elle, est restée stable, avec un résultat opérationnel consolidé de 47 millions d’euros.
Transdev, présent dans neuf pays, réalise 60 % de son CA hors de France. Le groupe revendique la place de plus grand opérateur de tramway dans le monde, où il gère plus de 1 000 rames (dans 6 pays et 12 réseaux). Traduction en termes d’emploi de cette force internationale : le groupe de 45 000 personnes va en recruter 5 500 cette année, dont 2 300 en France. Pas question pour autant de « courir le monde ». La stratégie affichée, c’est plutôt la tache d’huile. Et Transdev, présent aujourd’hui au Canada, regarde de près le marché de l’Amérique du Nord.
A l’international, 2008 a notamment été marquée par l’intégration de l’opérateur néerlandais Connexxion, qui fait de Transdev le premier opérateur aux Pays-Bas, et par la création au Portugal de la joint-venture Joalto-Transdev. En France, par l’acquisition de la société d’autopartage Caisse commune et celle du groupe de transports Espaces, qui opère en Seine-et-Marne.
Interne ou externe, la croissance de Transdev ne concerne pas que le CA. Il s’agit d’élargir la palette des services. Avec Caisse commune, Transdev se développe dans l’autopartage, même si le modèle économique de l’activité n’est pas encore trouvé. Avec la mise en service du Busway à Maubeuge, il développe, « pour la première fois dans une ville moyenne », le « bus de qualité tramway », formule qui a porté ses fruits à Nantes. Grâce à Connexxion, il gère désormais un central de réservation de 55 millions d’appels annuels. Avec MittelRheinBahn, exploité via EuRailCo, sa filiale commune avec RATP Développement, il se positionne comme opérateur ferroviaire, prêt pour la suite des opérations, notamment en France. Avec Espaces (550 véhicules, 900 personnes, 65 millions de CA), il renforce sa présence en Ile-de-France, où il revendique 20 % des transports hors RATP et SNCF.
Le groupe, qui se présente de façon déconcertante comme opérateur privé (actionnaires : Caisse des dépôts, 69,6 %, RATP, 25,6 %, et la banque italienne Intesa Sanpaolo, 4,8 %), entend donc tirer parti des applications du règlement européen OSP, même s’il se prépare à une longue période de transition.
Prochains grands rendez-vous nationaux prévus : dans les prochains mois, l’appel d’offres parisien Autolib’, pour lequel Transdev noue des partenariats. Et, en 2010, le renouvellement de la délégation de service public de Lyon. Le groupe y répondra, en consortium avec la RATP, avec leadership Transdev.
François?DUMONT