Pierre Mongin prépare la RATP à plonger dans le Grand Paris
«Quand on est au-delà du périphérique, la part modale des transports est inférieure en Ile-de-France à ce qu’elle peut être dans certains grands réseaux de province », a affirmé Pierre Mongin, le 22 juin, lors de son audition par les députés de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. «Quand on est au-delà du périphérique, la part modale des transports est inférieure en Ile-de-France à ce qu’elle peut être dans certains grands réseaux de province », a affirmé Pierre Mongin, le 22 juin, lors de son audition par les députés de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire. Pour le PDG de la RATP, « la région a pris du retard, elle a besoin d’investir dans des moyens de transport modernes dits “lourds”. Il ne faut pas se laisser distraire de cet objectif. Quand je vois que le sujet du financement est laissé de côté, que l’on envisage de laisser une partie des recettes à la rénovation urbaine, je m’inquiète pour la réalisation de ce projet essentiel pour notre pays qu’est le Grand Paris », a-t-il ajouté. Pierre Mongin a présenté aux députés une RATP impliquée et proactive sur le dossier du Grand Paris. Il a également montré sa capacité à adapter sa stratégie avec pragmatisme. « J’ai pris acte de la décision de l’Etat concernant le prolongement de la ligne 14 », a-t-il assuré. Avant de proposer une solution maison à propos, cette fois, du projet CDG Express de desserte de Roissy : « Le projet de PPP est enlisé, peut-être définitivement. Je propose une solution “tout public” où l’on serait coopérateurs avec la SNCF, comme sur la ligne B. En limitant les investissements au minimum à 150 ou 200 millions au lieu des 700 à 800 du PPP, on opérerait un train direct depuis la gare du Nord », a-t-il expliqué. Sur la correspondance à Pleyel, dont il ne voulait pas il y a peu, Pierre Mongin indique que ses équipes sont déjà au travail en prévision des appels d’offres, pour imaginer comment pourrait fonctionner ce qui « sera une des plus grosses gares d’échanges du monde ». Pour la RATP, le Grand Paris est le sujet à ne pas rater. Deux enjeux à plus court terme se présentent cependant pour l’Epic : la renégociation, d’ici à la fin de l’année, du contrat de gestion avec le Stif : « Ce sera une sorte de DSP, avec un bémol : le Stif doit travailler avec la RATP jusqu’en 2024. Nous sommes conscients de la demande des élus sur la clarification des indicateurs », a indiqué Pierre Mongin. L’autre sujet, suite à l’amendement de la loi sur le Grand Paris, est la séparation de l’infrastructure. « C’est un travail monumental, nous créons un RFF interne de la RATP qui sera, le 1er janvier prochain, distinct de l’activité de transport. C’est une bonne chose qu’une seule et même organisation contrôle les deux activités. Il est important que les arbitrages puissent se faire à l’intérieur de l’entreprise. On a tous un autre exemple en tête et l’on voit bien les difficultés qu’il peut y avoir », a soutenu Pierre Mongin.
Guillaume LEBORGNE