La DB veut embaucher 70 000 nouveaux collaborateurs sur dix ans
07 Oct 2011
Mis à jour le 23 mai 2017
Après des années de restructuration, la compagnie compte désormais étoffer ses effectifs pour assurer son ambitieux développement, tout en anticipant le manque croissant de main-d’œuvre qualifiée. C’est sans aucun doute un changement d’époque à la Deutsche Bahn. Après des années de réduction de personnel, la compagnie s’apprête à lancer une grande campagne d’embauches. Objectif : intégrer 7 000 salariés et apprentis par an, au cours de la prochaine décennie. « Nous allons passer d’une vague de restructuration à une vague de recrutements », explique Rüdiger Grube, le PDG du groupe.
Car la Bahn, qui a bouclé le premier semestre sur un chiffre d’affaires record, affiche une feuille de route ambitieuse : l’objectif est de faire passer les recettes de 34 à 45 milliards d’euros dans cinq ans au plus tard. Pour assurer cette croissance, l’opérateur, qui envisage par ailleurs d’investir 46 milliards d’euros dans l’achat de nouvelles rames et le développement de son réseau, a donc besoin de renforcer ses effectifs. La DB cherche principalement des ingénieurs, des conducteurs de locomotives et des techniciens. Or, depuis plus de dix ans, les chemins de fer allemands ne cessent d’enchaîner les plans d’économies : sur les 380 000 cheminots employés en 1994 lors de la fusion des compagnies est et ouest allemandes, il n’en reste plus que 290 000 dont 100 000 à l’étranger.
Cette période de vaches maigres et l’augmentation de la charge de travail pour les salariés restants ont pesé sur le moral des troupes : 70 % des collaborateurs se disent démotivés, selon une enquête menée en interne. Un résultat qui a passablement dégradé l’image d’employeur de la compagnie. Dans un contexte de forte baisse du chômage outre-Rhin et de pénurie de main-d’œuvre qualifiée, la Bahn va devoir batailler ferme pour attirer les meilleurs. Et il y a urgence car en l’absence d’embauches le personnel vieillit : l’âge moyen atteint aujourd’hui 46 ans.
Conscient de ces difficultés, Rüdiger Grube affirme qu’il va consacrer la moitié de son temps à ses collaborateurs. Pour mieux convaincre les jeunes de rejoindre ses rangs, la DB rappelle aussi que 90 % des apprentissages débouchent sur une proposition d’embauche. En parallèle, la direction prépare un nouveau concept de gestion du personnel qui réhabilite l’idée de l’emploi à vie : « Les salariés qui le veulent peuvent effectuer toute leur carrière chez nous », affirme le directeur du personnel Ulrich Weber.
Antoine Heulard