Bombardier se place sur la rénovation des métros et tramways français
07 Nov 2011
Bombardier , Tramway , Bombardier , métro , tramway
Mis à jour le 23 mai 2017
Avec deux autres partenaires, Sogema et Hovart, Bombardier Transports se lance dans la rénovation des matériels de la concurrence. Le constructeur assurera l’ingénierie, les achats et la gestion de projets, avant de confier à ses associés la partie opérationnelle. Premiers marchés visés : le nord de la France, la Belgique et les Pays-Bas. class= »rtejustify »>
L’annonce fut plutôt discrète, fin octobre, à Lys-lez-Lannoy (Nord), mais la nouvelle a son importance : Bombardier Transports lance une offre de maintenance et de modernisation de véhicules urbains, métros et tramways. L’industriel investit le marché de la rénovation pour principalement travailler sur le matériel de ses concurrents. Bombardier Transports vise dans un premier temps les marchés de rénovation des métros et tramways du nord de la France. Pour ce faire, elle a annoncé un partenariat avec deux acteurs solides du secteur. Sogema est spécialisé dans les domaines hydraulique, pneumatique et mécanique. Créée il y a trente ans, l’entreprise qui emploie 70 salariés rénove par exemple des pièces des métros de Manille aux Philippines, de Caracas au Venezuela et de Santiago du Chili.
De son côté, Hovart œuvre notamment sur la carrosserie et la peinture. Signe que le marché est porteur, son directeur inaugurera prochainement un nouveau bâtiment de 3 500 m2 et prévoit de doubler les effectifs au vu des perspectives qui se présentent. Bombardier Transports attaque ce marché en répondant en son nom à des appels d’offres. Le constructeur assure l’ingénierie, les achats et la gestion de projets, et confie à ses partenaires leur partie opérationnelle.
Quel positionnement pour ce trio ? Jouer la carte de l'« acteur local ». « Nous visons des marchés proches de nos sites. L’idée est de valoriser les entreprises locales, tout en étant attractif pour le client en réduisant le coût de transport des matériels à rénover et en améliorant le bilan carbone de la réalisation des projets », indique David Delcourt, directeur de la division services de l’entreprise. Bombardier Transports a notamment identifié des opportunités à Lille, Valenciennes et Béthune. Sont aussi évoqués des projets belges et hollandais, comme la rénovation du métro de Bruxelles ou celle du tramway d’Anvers. Le constructeur s’interdit en revanche de rénover du matériel ferroviaire, chasse gardée de la SNCF, son principal client.
Première cible : la rénovation du tramway de Lille. Le « Mongy » fait l’objet d’un marché dont la réponse à l’appel d’offres est attendue pour début décembre. Une opération de 9 à 10 millions d’euros portant aussi bien sur la rénovation technique que cosmétique des rames. Un marché important (24 rames), symbolique du fait de la visibilité du tramway, avec une échéance courte. En effet, Lille Métropole, autorité organisatrice de transports, souhaite recevoir une première rame rénovée pour la braderie de Lille 2012, début septembre. « Cela nous laisse six mois pour préparer toute l’ingénierie, organiser les achats et livrer la première rame rénovée, pour ensuite en fournir une tous les 35 jours, ce que nous saurons faire en travaillant tous les trois », explique Vincent Couvreur, en charge des ventes et du marketing de la division services de Bombardier Transports. Sur leur route, ils croisent les propositions de CAF, le constructeur espagnol, d’ACC, spécialisé dans la rénovation et la maintenance, mais aussi de Brissonneau et Lotz, le concepteur du Mongy. Un premier projet qui fait office de test, même si les trois entreprises ont l’habitude à travailler ensemble. Le but étant par la suite d'« industrialiser la prestation grâce à un partenariat de longue durée. Le tramway de Lille est un premier marché qui en appellera d’autres et qui nous permettra d’élargir le périmètre au-delà du Nord-Pas-de-Calais pour faire de ce trio un champion national, voire international, du marché de la rénovation. Nous sommes pragmatiques, il y a un marché et nous comptons bien le prendre », conclut David Delcourt.
Marie Raimbault