Exit le TVR, Caen passe au tram sur fer pour ses deux lignes
Mis à jour le 23 mai 2017
Viacités a choisi le tram sur fer pour remplacer le TVR de la ligne 1 de Caen et réaliser la deuxième ligne. L’objectif est de diminuer la part de la voiture avec un transport collectif performant. Avec ce projet de 300 millions d’euros, l’agglo comptera plus de 23 km de tram en 2018. Le TVR de Caen prendra sa retraite en 2017, c’est officiel. A la place, un tram classique et deux lignes en tout sont attendues pour 2018. A l’issue d’un travail approfondi, Viacités avait en effet adopté en décembre 2011, un « projet global de mobilité durable pour les vingt à trente prochaines années », construit autour de trois axes : un projet global de TCSP avec réalisation d’une 2e ligne est-ouest et remplacement du TVR par anticipation ; un réseau de bus plus attractif ; le développement des autres formes de mobilité durable. « Cadencement, vitesse commerciale élevée, régularité, fiabilité, amplitude horaire, accessibilité optimale, grande lisibilité en ville et confort pour les usagers : les TCSP constituent l’alternative la plus attractive à l’usage de la voiture », conclut-on à Viacités. Et c’est bien le tram sur fer qui remplit le mieux tous ces critères.
Les deux lignes emprunteront les axes réunissant les plus fortes densités de population, d’emplois et d’étudiants pour desservir 155 000 habitants et emplois. Fréquentation attendue sur le réseau Twisto : 6,7 millions de voyages par an. Actuellement « le TVR est souvent saturé, phénomène amplifié par les problèmes d’irrégularité et le manque de fiabilité du système. Il connaît en effet de nombreux dysfonctionnements liés à la fois à la fiabilité, à la disponibilité et à la maintenabilité, expose-t-on chez Viacités. Les difficultés rencontrées atteignent un tel niveau que sa pérennité à moyen terme n’est plus assurée ».
Les rames du tramway de la ligne 1 passeraient de 24 à 32 mètres pour accueillir jusqu’à 210 voyageurs au lieu de 130. Si la ligne 1 conserve ses 34 stations sur 15,7 km, le terminus Campus 2 serait déplacé et celui d’Hérouville-Saint-Clair modifié dans la perspective du prolongement ultérieur de la ligne. La ligne 2 quant à elle, reliera les Rives de l’Orne et le secteur de la gare au quartier du Chemin Vert par la branche C (1,4 km), et au quartier Beaulieu et à Bretteville-sur-Odon par la branche D (2,9 km). Un tronc commun de 3,5 km en centre-ville dessert les équipements majeurs de l’agglomération. En réalisant les deux lignes simultanément, Viacités veut gagner du temps : les travaux ne devraient durer que deux ans et demi au lieu de quatre. De l’argent également – dépôt commun, maîtrise d’œuvre –, 18,5 millions d’euros très précisément selon le chiffrage d’Egis.
L’exploitation du TVR serait interrompue à la mi-2017, l’inauguration des deux lignes étant prévue pour la fin 2018. L’éventualité d’une ligne 2 en BHNS a également été examinée, pour un coût très faiblement inférieur (40 millions d’euros), en raison notamment des économies d’échelle plus grandes avec deux lignes de tram. Un moindre mal aussi : 40 % de l’investissement initial du TVR est conservé (lignes aériennes de contact, sous-stations, aménagements urbains…), soit environ 111 millions d’euros, note le syndicat mixte. L’option retenue coûtera 299,6 millions d’euros, payée par autofinancement, emprunts, subventions et par la mise en place d’une taxe sur les plus-values immobilières. Viacités compte, de plus, répondre au 3e appel à projets TCSP et mise sur une subvention de l’Etat de 45 millions d’euros. Pour réduire le coût du projet, l’agglomération caennaise envisage, enfin, un groupement de commandes de matériel roulant avec Amiens. L’achat groupé de Citadis à Brest et Dijon fait école…
Cécile NANGERONI