Claude Bartolone. Direction Métropole
05 Fév 2014
Mis à jour le 23 mai 2017
Président de l’Assemblée nationale
Cette fois, c’est dit : dimanche 2 février, sur France 5, Claude Bartolone, 62 ans, a déclaré qu’il avait « proposé » au maire du Pré-Saint-Gervais, Gérard Cosme (PS), sa « candidature » sur sa liste aux prochaines élections municipales. Ce qui lui permettra une fois élu (ce qui n’est pas censé poser de problème) de briguer la présidence de la future métropole du Grand Paris, début 2016. Il ne l’a pas dit aussi clairement, mais personne n’en doute, et personne ne doute que, vu son influence, il a de très fortes chances d’y parvenir. Le Monde a publié en octobre dernier un portrait intitulé Don Bartolone du 9-3 et Libération, dernièrement, un autre dans la même veine, titré : Le réseau du plus fort. Et de faire la liste des « Barto boys », des poulains, des obligés, des affidés.
Une élection et une nomination témoigneraient dès aujourd’hui de la volonté du président socialiste de l’Assemblée nationale de devenir président du Grand Paris. Election à la présidence du syndicat Paris Métropole de Daniel Guiraud, maire socialiste des Lilas (93), vice-président du conseil général de Seine-Saint-Denis. Nomination à la présidence du directoire de la SGP de Philippe Yvin, ancien collaborateur de Claude Bartolone au ministère de la Ville puis au conseil général de Seine-Saint-Denis. Or, le projet actuel de Grand Paris Express sert bien la Seine-Saint-Denis. Le métro du Grand Paris de Christian Blanc passait à l’est du département, désenclavant Clichy-Montfermeil et Sevran. Le projet régional Arc Express passait dans la zone la plus dense, nettement plus à l’ouest, via Bondy et Bobigny. C’était projet contre projet, l’un ou l’autre. L’accord Etat-région du 26 janvier 2011 a validé l’un et l’autre, alors que Claude Bartolone était président du conseil général de Seine-Saint-Denis. On imagine qu’il va être très attentif à la réalisation des deux tronçons, et, plus généralement, aux intérêts de la Seine-Saint-Denis dans la future métropole. Au début de l’aventure du Grand Paris, la crainte, c’était que Paris s’étende aux dépens des départements voisins. Les frayeurs se renversent. Pour la droite parisienne, la gauche s’apprête à faire les poches des Parisiens pour combler les déficits de la Seine-Saint-Denis. On peut penser en revanche qu’un peu plus d’égalité dans les territoires ferait du bien à toute la région. Les communes d’Epinay, Saint-Denis, Aubervilliers, Clichy-sous-Bois sont parmi les plus pauvres de France.