La circulation alternée dans l'agglomération parisienne s'arrête le 18 mars, la gratuité des transports aussi
La circulation alternée des véhicules à Paris et en petite couronne n'a finalement été appliquée qu'une seule journée, le 17 mars … exactement comme cela avait été le cas en 1997, lorsqu’elle avait été appliquée pour la première fois, le 1er octobre, c'était aussi un jour impair et également un lundi.
Cette fois-ci, la décision de non-reconduction, a été prise « au vu des résultats » du 17 mars, qui montrent « une nette tendance à l'amélioration » de la pollution de l'air aux particules, a expliqué le ministre de l'Ecologie, Philippe Martin. Les niveaux de pollution aux particules devaient être le 18 mars « inférieurs au seuil d'information, a-t-il précisé. La circulation alternée pour Paris et les 22 communes de la petite couronne prend donc fin ce soir à minuit, ainsi bien sûr, à la fin du service, que la gratuité des transports publics communs », a ajouté le ministre.
Philippe Martin a par ailleurs salué « le civisme et la coopération des Franciliens », soulignant que « 90 % des véhicules en circulation dans la capitale avaient une plaque impaire ».
Loin des « craintes de pagaille et de blocage de Paris nés du souvenir de 1997 », les bouchons ont diminué « de 62 % par rapport à lundi dernier », a poursuivi le ministre de l’Ecologie qui a annoncé un bilan « plus complet et plus détaillé » dans les jours qui viennent.
La circulation alternée a eu des conséquences sur le covoiturage et la location de voiture. A l’image d’E-loue, qui se présente comme la première centrale de réservation entre particuliers. Son site enregistrait, dès le 16 mars, 30 fois plus de demandes pour des locations de voitures en Ile-de-France, l'important étant pour ces véhicules d'avoir une plaque d'immatriculation impaire, seule autorisée à circuler lundi, jour impair. « On s'est retrouvés rapidement à court de stock », reconnaît Alexandre Woog, le directeur du site. « On essaie de concilier l'offre et la demande, mais il y a beaucoup plus de demandes que d'offres » pour des voitures qui se louent entre 15 à 20 euros par jour, ajoute-t-il.
Blablacar, le site qui revendique 95 % des annonces de covoiturage en France, annonçait pour sa part une augmentation en Ile-de-France de 17 % des offres, tandis que les demandes bondissaient de 42 %.
« Il y a beaucoup de gens qui cherchent une solution (de transport), mais pas beaucoup qui trouvent », soulignait lundi Laure Wagner, porte-parole du site. Pour le covoiturage, « si c'est déjà compliqué de trouver un binôme, à trois ça devient quasi impossible ». Selon elle, la plupart des personnes intéressées par le covoiturage cherchaient lundi à se déplacer d'une banlieue vers une autre, plutôt que depuis ou vers Paris.
Paulin Dementhon, du site de location de voitures entre particuliers Drivy, a constaté « plusieurs dizaines de messages » supplémentaires sur son site dimanche et escomptait « 20 % de clients en plus » pour la journée du 17 mars. Son site, qui compte 200 000 inscrits, dont 40 % en Ile-de-France, a ajouté une mention spéciale sur son moteur de recherches pour que les clients puissent préciser s'ils proposent des voitures à l'immatriculation « paire ou impaire ».
Côté loueurs, certains comme Avis s’engageaient à rembourser les amendes (22 euros) de leurs clients qui auraient loué un véhicule immatriculé pair. Mais Europcar, a averti ses clients de la mesure, et prévenu qu’ils devraient payer leurs amendes.
Si les transports en communs ont probablement été plus empruntés, le 17 mars, il est impossible de comptabiliser cette hausse, comme l’a notamment regretté Pierre Mongin, le président de la RATP. En effet, les chiffres de fréquentation s’appuient essentiellement sur la validation effectuée pour accéder au réseau. Or, du fait de la gratuité appliquée depuis quelques jours, l’accès aux réseaux était libre.
Publié le 10/12/2024 - Marie-hélène Poingt