SNCF Infra. A la recherche de profils techniques
En Ile-de-France, la SNCF s’apprête à embaucher 900 personnes pour faire face
à d’importants chantiers sur le réseau. L’entreprise cherche notamment des détenteurs
de Bac Pro, CAP ou de BEP. A ses yeux, la motivation est un critère majeur de sélection, d’autant qu’une formation en interne est généralement proposée. L’époque est faste pour l’embauche en Ile-de-France, dans les transports au moins. SNCF Infra, la branche infrastructure du transporteur national, prévoit de recruter 900 personnes dans cette région pour l’année 2014. C’est presque la moitié du recrutement total sur l’ensemble du territoire national qui s’élève
à 2 000 agents.
Et cette tendance n’est pas nouvelle. Depuis trois ans, les recrutements sont en augmentation. De 880 embauches au niveau national en 2010, on est passé à 1 750 en 2011, 1 850 en 2012 et 2 100 en 2013. Pour les années à venir, la demande ne devrait pas fléchir, au regard des travaux qui sont prévus en Ile-de-France dans les prochaines années. SNCF Infra va ainsi investir un milliard d’euros pour améliorer le réseau francilien.
Malheureusement, recruter ne va pas être facile pour SNCF Infra. « La situation de l’emploi est tendue dans notre domaine », explique Valérie Delpit, responsable de l’agence de recrutement des non-cadres pour l’Infra. La forte demande en particulier dans le domaine de l’ingénierie électrique crée une certaine pénurie. Car les autres entreprises comme EDF ou la RATP cherchent également à embaucher.
Toutes tentent de séduire les candidats potentiels. SNCF Infra utilise des techniques classiques comme les petites annonces d’offres d’emplois, ou les rendez-vous d’une ou deux journées, comme ceux qui doivent se dérouler les 4 et 5 mars prochains à la Cité de la mode sur les quais de la Seine entre les ponts d’Austerlitz et Charles-de-Gaulle, côté gare d’Austerlitz.
Plus moderne, la page Facebook dédiée au recrutement. Malgré la jeunesse du média, c’est presque devenu un classique qui permet un premier échange avant de diriger le candidat potentiel vers un grand rendez-vous comme celui de mars prochain. SNCF Infra pratique également la distribution de flyers en complément de ces journées d’embauches, à la sortie des gares proches par exemple.
Pour certains postes, il n’existe aucune de formation spécifique. « On doit donc s’occuper de poursuivre une formation complémentaire en interne. Elle peut durer de 3 mois à 3 ans ! »
Donc, plus que des diplômes, SNCF Infra s’attache à des prérequis. Bien sûr, il existe toujours des exceptions comme celle de ce boulanger, fraîchement diplômé de son CAP, qui doit se reconvertir après s’être découvert une allergie à la farine. Mais, dans l’ensemble, la SNCF cherche des candidats venant du bâtiment ou de l’industrie, tendance gros œuvre ou électrique, généralement détenteurs de Bac Pro, parfois de CAP ou BEP. « Tout est question de motivation. »
Pour ne pas se tromper o tromper le futur candidat, la SNCF ne cache rien des contraintes liées à l’exercice des métiers pour lesquels elle recrute. Elle multiplie les films décrivant les gestes métiers, et les témoignages d’agents en poste, pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté. « Les agents travaillent le plus souvent dans un “bureau à ciel ouvert" », dit-on avec poésie à SNCF Infra. Et en horaires décalés le plus souvent, puisque la maintenance s’effectue majoritairement lorsque les trains ne circulent pas ou moins. Mais, en contrepartie, l’ambiance de travail est particulière la nuit. Les équipes sont plus soudées. Et surtout, SNCF Infra proposent notamment de véritables évolutions de carrières. Un argument qui s’adresse aux employés des sous-traitants dont les entreprises disposent d’une moindre grande visibilité à long terme. Des candidats qui ont l’avantage de bien connaître le milieu ferroviaire.
Yann Goubin
Trois postes difficiles à pourvoir
SNCF Infra recherche des candidats pour une quinzaine de postes, principalement des opérateurs mais aussi des techniciens, des managers et quelques cadres, pour la maintenance et les travaux de la voie proprement dite, mais aussi de la caténaire, de la signalisation, électrique ou mécanique, de l’alimentation électrique, et des télécoms.
Trois postes sont particulièrement difficiles à pourvoir : les opérateurs de signalisation électrique, les opérateurs de la caténaire, et les opérateurs d’installation de télécommunication. Si ce dernier est demandé sur le marché de l’emploi en général, les deux premiers sont propres au milieu ferroviaire, et sans formation spécifique.