Ingénieurs : l’opération séduction de la SNCF
Tous les moyens sont bons pour se faire connaître. Pour la deuxième année consécutive,
la SNCF lance son « Défi Ingénieurs ». Un concours qui permet à la fois à l’entreprise de faire connaître ses métiers à des étudiants et d’entrer en contact avec de nouveaux talents. Après le succès de son premier concours « Défi Ingénieurs », la SNCF récidive en lançant une deuxième version du site : les étudiants, jeunes diplômés et ingénieurs expérimentés intéressés par le monde ferroviaire peuvent s’y connecter pour mettre à l’épreuve leurs talents d’ingénieurs, dans l’espoir de remporter un des prix mis en jeu pour les 60 premiers du classement.
Avec presque 3 000 utilisateurs inscrits fin janvier, la compétition s’annonçait rude pour tous les candidats du « Défi Ingénieurs saison 2 ». Le programme a pour objectif de repérer les ingénieurs en herbe intéressés par une carrière à la SNCF.
Chaque année, l’entreprise en embauche 700. Non sans mal car les étudiants des grandes écoles ne pensent pas forcément spontanément à faire carrière à la SNCF. Ils seraient plus attirés par d’autres secteurs comme l’aéronautique ou l’automobile, ou par le privé réputé plus rémunérateur.
D’où les efforts engagés par la Société nationale pour susciter de nouvelles vocations. Les épreuves, imaginées par ses ingénieurs, proposent dix situations auxquelles pourraient être confrontés les employés SNCF, du conducteur à l’architecte. Tests de logique, de physique, ou de mathématiques, les thématiques sont variées, la difficulté croissante. Plus de 90 % des inscrits ne dépassent pas la troisième étape.
Pour ceux qui arriveraient au bout, le jeu peut en valoir la chandelle : du côté des récompenses individuelles, des iPad sont offerts pour les cinq premiers, des billets de train aller/retour au choix pour les suivants.
Les candidats sont également classés selon leur formation : les cinq meilleurs joueurs des cinq meilleures écoles participeront à la grande finale, et tenteront de remporter leur place pour un « World Trip SNCF ». L’année dernière, 66 écoles d’ingénieurs avaient participé. C’est l’Estaca, la gagnante, qui avait pu envoyer cinq étudiants en Chine pendant 10 jours, à la découverte de la filiale Arep de la SNCF, qui a notamment participé à la création de la gare de Wuhan, au centre du pays.
La SNCF joue donc sur la compétition entre les écoles d’ingénieurs et sur la motivation individuelle pour trouver de bons candidats, en faisant presque la promesse d’un poste important pour les vainqueurs. Les résultats devaient être connus le 16 mars à minuit.
A. N.
Un campus des métiers pour chaque région
Pour valoriser l’enseignement professionnel et permettre aux entreprises de se rapprocher des futures recrues, le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, et le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ont lancé en octobre dernier les « campus des métiers et des qualifications ».
Situés à Oyonnax-Bellignat (Ain), ces campus, au nombre de 12 pour l’instant, ont pour rôle de « regrouper les acteurs de la formation professionnelle autour d’une thématique industrielle qui a du sens au niveau régional ». Sont donc associés pour l’occasion des lycées professionnels ou polyvalents, des centres de formation supérieure, des laboratoires de recherche publics, ou encore des entreprises. Les thèmes abordés dans ces campus concernent des industries comme l’aéronautique, le plastique, les énergies nouvelles, le bâtiment, ou le numérique. Selon le ministre de l’Education nationale, le but est de « susciter des synergies entre ces acteurs » et de lancer à terme un campus des métiers dans chaque région de France.
A. N.