Spécial Sifer 2015. Masteris : la filiale de la SNCF compte sur la concurrence ferroviaire pour se développer
27 Fév 2015
SNCF , Concurrence , Exploitation , Fer de France , industrie , Maintenance , Marché ferroviaire , Matériel , Sifer 2015
Mis à jour le 23 mai 2017
En complément de notre dossier Spécial Sifer 2015, cet éclairage sur la filiale 100 % SNCF.
En forte hausse, le développement de Masteris fait des jaloux. Si l’on questionne des responsables de cette filiale 100 % de la SNCF, ils répondent « croissance maîtrisée ». Depuis la création en 2009, dit Stéphane Chevrol, directeur RH, qualité et communication, « nous nous sommes développés régulièrement ». Le chiffre d’affaires, de 33 millions en 2012, s’est inscrit à 39 millions en 2013. Au moment de notre entretien, les comptes 2014 n’étaient pas arrêtés, mais on parlait de « croissance à deux chiffres ».
Dans le milieu, des réticences se font jour : l’entreprise est filiale d’un groupe colossal dans lequel elle peut puiser des ressources humaines et dont la comptabilité n’est pas souvent jugée claire. Réponse ? La raison du succès, c’est la qualité : « Masteris a su mettre en place des services pour ses clients tels que la mise en place d’équipes mobiles permettant d’accroître son agilité dans la réalisation de la maintenance, ainsi qu’une hotline. » L’entreprise a atteint « un niveau en qualité que nos clients saluent ». Et faire partie du groupe SNCF n’offre pas d’avantage indu : Masteris a perdu un appel d’offres de Keolis pour du transport urbain à Lyon. En revanche, il en a gagné un de Transdev à Montpellier.
Masteris s’est fixé trois axes de développement, que précise Benjamin Aftalion, directeur finances et stratégies. Le premier, la maintenance d’exploitation, où la filiale de la SNCF a un panel de nouveaux clients dans les locomotives fret. Elle vise aussi les locs des entreprises de travaux. Elle compte donc se développer en profitant du développement de la concurrence, et va essayer de mieux cibler la clientèle fret en France, en Allemagne, au Luxembourg…
Deuxième axe, la maintenance industrielle. Dans l’urbain, en France, avec des filiales de Keolis, de Transdev ou, à l’international, avec des clients comme Network Rail aux Pays-Bas ou CFL. Parmi les contrats décrochés en 2014, la rénovation des bogies pour le compte de Keolis sur les transports en commun orléanais, ou d’autres marchés sur la rénovation des centrales de frein et des freins hydrauliques. En effet, dit-on chez Masteris « SNCF a développé d’excellentes compétences au sein de son Technicentre à Rennes et son expertise permet de se positionner de mieux en mieux sur les marchés urbains. » L’entreprise compte sur les besoins de rénovation et, bientôt, d’opérations de mi-vie sur les tramways, pour se développer sur le marché de l’urbain.
Troisième axe, l’ingénierie de maintenance, activité qui progresse. Et Masteris assure des prestations pour des groupes internationaux, dont Siemens.
D’une seule voix Stéphane Chevrol et Benjamin Aftalion le certifient « Nous avons créé une filiale, pour faire de la maintenance pour tiers. Tout cela se fait dans le respect des règles de la concurrence. Nous y sommes très attentifs, notamment en termes de formation des prix. Si ce n’était pas le cas il y a belle lurette qu’on nous aurait retoqués. »
F. D.