Derrière la grève, la réforme des retraites
Alors que débutent les négociations sur la réforme des retraites, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a déclaré ne pas comprendre « l’attitude des pouvoirs publics, qui laissent s’enferrer ce conflit. » Cette allusion aux huit jours de grève (reconductible) à la SNCF donnent au conflit un éclairage particulier. Difficile pour le gouvernement de laisser parasiter les prochaines discussions sur « la » réforme du quinquennat de Nicolas Sarkozy par ce conflit à la SNCF. De quoi inciter la direction de la SNCF au bras de fer, comme l’a fait en décembre dernier Pierre Mongin pour la ligne A du RER, pour mieux « tester » les résistances de syndicalistes qui vont y laisser des forces ? Ou l’inciter à ne pas jouer le bras de fer et à renouer au plus vite avec la CGT. Quitte à s’aliéner les syndicats « réformistes », Unsa et CFDT, qui ne sont pas entrés dans la grève des cheminots ? Des syndicats que le gouvernement a aussi intérêt à choyer au niveau confédéral… dans la perspective de la réforme des retraites.