La Communauté européenne du rail prend les devants pour se préparer à l’ouverture à la concurrence du trafic domestique passagers. La CER reconnaît que ce serait un pas important pour améliorer la qualité et la productivité du service. Néanmoins, Johannes Ludewig, le patron du lobby européen des compagnies ferroviaires, estime qu’il s’agit d’une condition nécessaire mais pas suffisante. Au cours d’un entretien avec le directeur de cabinet du nouveau Commissaire aux Transports, il a insisté sur l’importance d’accompagner cette ouverture d’un financement accru des infrastructures, d’un cadre plus équilibré pour la concurrence entre les modes, de l’effacement de la dette des opérateurs historiques ou encore d’une compensation juste des obligations de service public. « L’analyse des données concernant l’ouverture du marché du fret, effective depuis 2007, montre que toutes ces conditions doivent être remplies en même temps pour augmenter les parts de marché du rail », estime Johannes Ludewig. La Commission européenne réfléchit actuellement à l’opportunité d’ouvrir le trafic passager domestique à la concurrence, une ouverture que beaucoup jugent inéluctable.