La DB se renforce en Italie
Après la France et la Pologne : l’Italie. Début janvier, la péninsule est devenue le troisième pays où la DB décroche la médaille d’argent du fret ferroviaire, derrière l’opérateur historique national. Alors qu’on les pensait moribonds, les Allemands ont raflé 60 % du capital de NordCargo, le leader du fret privé transalpin. En 2008, la DB avait soufflé 49 % de cette compagnie positionnée sur le combiné et la sidérurgie, au nez et à la barbe de la SNCF. Mais cette fois-ci le timing surprend car la Bahn traverse difficilement la crise : en un an ses carnets de commande ont fondu d’un quart. Des difficultés liées en partie à la course au gigantisme entamée pendant les années fastes. Aujourd’hui, le colosse est handicapé par de très lourds coûts fixes. Personnel, wagons, locomotives… depuis un an, le groupe a du mal à contenir ses importantes surcapacités. Alors pourquoi repartir à l’assaut ? « Seuls les poids lourds ont les reins assez solides pour financer leur expansion, décrypte Maria Leenen, directrice du cabinet d’études ferroviaires SCI Verkehr. Ils ont tout intérêt à profiter de ces temps difficiles pour renforcer leurs parts de marché. » Plus de mille compagnies se disputent le marché européen du fret ferroviaire. Mais les dix plus grandes se taillent la part du lion : elles contrôlent 70 % des volumes. La crise devrait renforcer leur domination, les opérateurs plus modestes se retrouvant à la merci des mastodontes. Une tendance qui n’a pas échappé à la Bahn, qui après une année 2009 catastrophique semble décidée de retourner la récession à son avantage.