Coup double d’Arriva à Stockholm
Le 22 novembre, la filiale suédoise d’Arriva (groupe britannique acquis par la DB en 2010) a été choisie par SL, l’autorité organisatrice des transports du Grand Stockholm, pour exploiter deux groupes de lignes pendant huit ans, plus quatre années en option. Arriva Sverige AB doublera ainsi son activité en reprenant quelque 1 400 salariés, ainsi qu’un parc total de 550 bus, 45 trains et 37 trams ou rames de métro transformées. Pour commencer, à partir d’août prochain, Arriva exploitera deux lignes de tramway de proche banlieue (Nockeby et la « transversale ») et un train de banlieue (Saltsjöbanan), actuellement assurés par Veolia, ainsi que 52 lignes de bus dans la banlieue nord-ouest, dont les opérateurs actuels sont Keolis et Nobina. Puis, en janvier 2013, Arriva reprendra le train de banlieue à voie étroite du Roslagen, ainsi que 51 lignes de bus dans la proche banlieue nord. Sur rail, le perdant est Roslagståg, filiale commune des DSB (chemins de fer de l’Etat danois) et du « privé » suédois Tågkompaniet, dont les NSB (chemins de fer de l’Etat norvégiens) sont l’actionnaire majoritaire. Côté bus, Keolis devra une fois de plus céder sa place. Les appels d’offres pour ces deux groupes de lignes, qui transportent quelque 100 millions de voyageurs par an, se caractérisaient par deux nouveautés, que SL qualifie de « révolutionnaires pour le secteur » du fait qu’elles sont censées inciter l’exploitant à « mieux répondre aux attentes des voyageurs ». D’une part, les sommes versées par la collectivité seront liées à la fréquentation et non plus à l’offre mesurée en temps ou en véhicules-km. D’autre part, les groupes de lignes sont désormais multimodaux et géographiques au lieu d’être spécialisés (train, tram ou bus) : cette intégration devrait laisser à l’opérateur plus de visibilité et de latitude pour organiser son offre en fonction de la demande observée localement. La proposition d’Arriva, qui se devait donc de satisfaire ces nouvelles exigences, s’est avérée « d’un coût annuel inférieur à celles des autres », soit 11,7 milliards de couronnes (1,26 milliard d’euros) pour huit ans.
Patrick Laval