La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (Fnaut) a tenu le 22 février 2012 une conférence de presse où, après avoir pointé les manquements du bilan de la politique des transports de Nicolas Sarkozy, elle interpelle les autres candidats sur la faiblesse de leurs propositions.
La Fnaut a tiré un bilan sans concession du quinquennat qui s’achève. Rappelant les espoirs soulevés par le Grenelle de l’environnement, elle souligne la déception provoquée par la disparition de la taxe carbone, l’abandon d’un certain nombre de décisions et des choix parfois contradictoires, comme la relance de programmes autoroutiers ou le soutien au secteur automobile à travers une série de dispositifs fiscaux. Bref, pour la Fnaut, le bilan n’est pas au niveau des enjeux.
Du côté des prétendants à la fonction présidentielle, elle s’alarme de la légèreté du contenu dédié au transport dans les différents programmes. L’association considère ainsi le programme du candidat socialiste pour les transports – François Hollande n’a pris qu’un engagement (sur les 60 que compte son programme) concernant ce sujet – « d’une pauvreté déconcertante ». Du côté de l’extrême droite, Marine Le Pen n’a pas consacré de chapitre spécifique à cette problématique, mais elle développe tout de même, selon la fédération, « une vision étatiste (…) contraire à la philosophie de la Fnaut, pour laquelle la décentralisation et l’expérimentation sont les conditions indispensables d’une bonne adéquation entre l’offre de transport et les besoins des usagers. » Enfin, l’association salue tout de même la part prise par la politique des transports dans les programmes de Jean-Luc Mélenchon, d’Eva Joly et de Corinne Lepage, et s’étonne que Dominique de Villepin, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud et Frédéric Nihous n’aient apparemment « rien à dire sur le secteur des transports ».
Tout comme TDIE, qui a proposé sa plateforme présidentielle 2012/2017, la Fnaut a décidé de soumettre aux présidentiables une « charte des transports » qui présente ses « analyses et ses propositions pour une nouvelle politique des transports, afin de recueillir leurs réactions et les amener à préciser leurs choix, qu’elle rendra publics. »
Samuel Delziani