Salon des transports indépendants : pour Agir, c’est la régie, la vraie décentralisation
En choisissant pour thème de son congrès annuel « économiser plus, dépenser mieux », l’association des transports indépendants Agir a voulu tordre le cou à une idée reçue : celle que les régies seraient des machines à dépenser. « Choisir la régie, c’est au contraire faire le choix de maîtriser son budget, l’adaptation de son réseau, et de sa responsabilité. C’est choisir la décentralisation », affirme le président d’Agir, Gilles Bourdouleix. Décentralisation, par opposition au centralisme des groupes dont Agir n’a de cesse de dénoncer les frais de siège. Décentralisation aussi parce que les trois grands exploitants en France sont des groupes à capitaux publics. « Choisir la régie, c’est décider que vos transports ne dépendent pas du regard de l’Etat », poursuit Gilles Bourdouleix. Le choix de l’opérateur interne, il faut l’admettre, a le vent en poupe : après Nice et Cannes, un nouveau réseau vient d’opter pour la régie, il s’agit de Périgueux. Un an après avoir passé un quart de ses transports départementaux en régie (le lot 2, qui regroupe les lignes du sud du département), le conseil général d’Ille-et-Vilaine ne regrette rien : « La régie nous a permis de stimuler la concurrence et d’acquérir une culture transports. Cela nous permet de parler d’expert à expert avec l’exploitant », souligne André Lefeuvre, vice-président transports collectifs au conseil général d’Ille-et-Vilaine, qui revendique, à périmètre comparable, des coûts 10 % inférieurs à ceux de Keolis sur les autres lots. Agir, qui a franchi le cap des 118 adhérents, soit le double d’il y a trois ans, s’est lancé dans d’autres activités : la centrale d’achats mise en place en 2011 monte en puissance. Elle a passé une quinzaine de marchés cette année : « C’est une révolution, se félicite le secrétaire général d’Agir, Arnaud Rabier. On sécurise les marchés, on passe commande, et les collectivités peuvent personnaliser leurs véhicules en bénéficiant du meilleur prix. »
Publié le 10/01/2025 - Philippe-Enrico Attal