Brétigny-sur-Orge : une concentration anormale des ralentissements
En titrant le 23 septembre sur « le rapport qui accable la SNCF »suite à l’accident de Brétigny, Le Figaroa relancé l’hypothèse d’une maintenance défaillante sur le réseau ferré. Le quotidien y dévoile les conclusions du rapport réalisé par la direction des audits de la SNCF dans les jours qui ont suivi le déraillement du train Intercités n° 3657 reliant Paris-Austerlitz à Limoges-Bénédictins. Et rapporte, à propos de l’éclisse à l’origine de l’accident, qu’un boulon n’a pas été retrouvé et que le trou d’éclisse était oxydé.
Les organisations syndicales estiment que depuis quelques années, les méthodes de maintenance se sont fortement dégradées. Selon l’une d’elles, les installations de la zone de Brétigny sont inadaptées à son utilisation. Conséquence, selon cette source, « une majorité (environ 15 %) de valeurs ralentissements nationaux sont concentrés sur cette zone ». En clair, les interventions sur les voies traversant Brétigny nécessitent des ralentissements qui représentent pas loin de 15 % de tous les ralentissements nationaux. Les dysfonctionnements sont traités rapidement ce qui explique que le train accidenté était autorisé à la vitesse nominale de 150 km/h. Mais cette proportion apparaît énorme compte tenu de ce que représente cette gare à côté du réseau ferré national. D’où cette autre question : « Pourquoi la hiérarchie n’a-t-elle pas réagi face à cette multiplication des alertes nécessitant ces ralentissements ? », demande un syndicaliste. Une question laissée pour le moment sans réponse de la part de la SNCF que nous avons contactée.