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Le Conseil régional d'Alsace a annoncé le 3 octobre que les Alsaciens prévoyant de manifester à Strasbourg le 11 octobre contre la réforme territoriale bénéficieraient d'un tarif préférentiel dans les TER, une initiative jugée "inacceptable" par l'opposition socialiste.
« Face à l'affluence attendue » à cette manifestation, destinée à dire "non" à la fusion des régions Alsace, Lorraine et Champagne-Ardennes, le Conseil régional dirigé par l'ancien ministre UMP Philippe Richert « a décidé de proposer un tarif TER exceptionnel », explique-t-il dans un communiqué.
Ce tarif sera de cinq euros aller-retour, quelle que soit la gare de départ. A titre de comparaison, un aller-retour de Mulhouse à Strasbourg coûte normalement 36,40 euros en tarif plein.
Le tarif préférentiel vise à « permettre à tous les Alsaciens qui le souhaitent de se joindre à ce mouvement de protestation », selon la Région.
Le responsable du PS dans le Bas-Rhin, Mathieu Cahn, a dénoncé l'« utilisation indue de fonds publics pour financer une manifestation partisane », un procédé selon lui « inacceptable ».
« On peut également avoir des doutes sur la légalité même du procédé et nous serons attentifs et vigilants sur ce point précis », a ajouté Mathieu Cahn.
Le président de la région Alsace, qui dans un premier temps avait soutenu le mariage de sa collectivité avec la Lorraine voisine, a changé d'avis lorsque le projet de réforme territoriale a été modifié à l'Assemblée nationale, avec l'ajout de la Champagne-Ardenne au duo Alsace-Lorraine.
Toutes dominées par l'UMP, les trois collectivités alsaciennes – la région et les deux conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin – ont en conséquence ranimé en septembre leur projet d'une collectivité unique, pourtant rejeté dans les urnes en 2013.
C'est la « seule [option] alternative » à une fusion imposée avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne, plaide la droite locale, qui appelle à manifester massivement à Strasbourg le 11 octobre.
A l'inverse, les 15 députés et sénateurs PS élus dans les deux régions ont réaffirmé le 1er octobre qu'ils soutenaient un mariage à deux entre l'Alsace et la Lorraine.