L’Etat prié de geler tout financement de LGV
Selon un rapport sénatorial présenté le 29 septembre, l’Etat doit « geler pendant une quinzaine d’années le financement des nouveaux projets de lignes à grande vitesse » (LGV) pour « donner la priorité à la modernisation des réseaux existants ». Les projets de LGV reliant Bordeaux à Toulouse et Dax, Poitiers à Limoges et Montpellier à Perpignan « apparaissent comme des investissements excessifs » et leur construction « mérite d’être différée, à tout le moins pendant une quinzaine d’années », affirme ce document, produit par un groupe de travail de huit sénateurs de droite et de gauche, mis en place en février par la commission des finances du Sénat.
Ils demandent aussi que les grands projets de plus de 100 millions d’euros et tout particulièrement le tunnel ferroviaire transfrontalier de la future LGV Lyon – Turin, fassent l’objet de « contre-expertises » du Commissariat général à l’investissement.
Selon eux, il faut avant tout investir « massivement » dans le renouvellement du réseau ferroviaire. D’après leurs calculs, il faudrait dégager de un à deux milliards supplémentaires chaque année. Rappelons que le gouvernement s’est engagé à porter progressivement ce montant à trois milliards d’ici 2020, alors qu’il atteint actuellement 2,5 milliards d’euros.
Or, les crédits sont « insuffisants pour faire face aux engagements souscrits » et l’Agence de financement des infrastructures de transports (Afitf) aura besoin d’une « nette augmentation de ses ressources dès les prochains exercices budgétaires ». D’où l’idée de « concevoir une nouvelle forme d’écotaxe, que ce soit sous la forme d’une redevance kilométrique ou d’une vignette » pour les poids lourds.
Publié le 10/12/2024