Pour Cécile Duflot, le projet de métro du Grand Paris doit être « séquencé »
« Le Grand Paris n’aurait pas de sens s’il se construisait pour ses concurrents plutôt que pour ses habitants. Le Grand Paris, ça ne pourra pas être Dubaï-sur-Seine », a dit la ministre de l’Egalité des territoires et du Logement, lors de l’inauguration d’une exposition sur la consultation d’architectes pour les gares du Grand Paris. Lors de sa première intervention publique en tant que responsable du projet qui continue de susciter débats et controverses, Cécile Duflot a précisé le sens de sa mission : « Ce projet ne peut se résumer à un projet de transports mais traverse toutes les dimensions que m’a confiées le président de la République. » Et rassuré sur son avenir : « Le gouvernement souhaite maintenir et poursuivre le projet du Grand Paris Express », ce métro automatique en rocade, de près de 200 km et 72 gares, pour un investissement de 32,5 milliards d’euros, destiné à désenclaver les territoires à l’horizon 2025.
Cependant, récusant la vision de ses prédécesseurs, pour qui « il suffirait, pour répondre aux attentes de 12 millions de Franciliens, de relier entre eux des pôles d’excellence (…) pour une plaquette de marketing territorial », la ministre écologiste a parlé de « réconcilier » le projet de supermétro « avec le projet d’égalité des territoires ». Si Cécile Duflot ne prononce pas le mot tabou (mais très attendu) de « phasage », elle précise néanmoins que, compte tenu d’un contexte financier contraint, elle souhaite « séquencer le projet », tout en promettant de chercher le consensus avec les élus pour établir les priorités. Les siennes : « les territoires en relégation et les moins bien desservis ». Quant à la question de la gouvernance de la SGP, elle est remise à plus tard : « L’heure n’est pas au big bang institutionnel. » La réunion, le 5?juillet, du conseil de surveillance de la SGP, où siègent tous les présidents de conseil généraux d’Ile-de-France, devait donner une sérieuse indication sur les chances d’arriver au consensus cherché par la ministre, alors que le climat droite-gauche sur le sujet est de nouveau assez tendu.?