Elisabeth Borne attendue à la RATP
C'est Elisabeth Borne qui devrait succéder à Pierre Mongin comme PDG de la RATP, selon une information du Monde considérée…
comme très solide. Son nom était fréquemment cité, tout comme Sophie Mougard (directrice générale du Stif) ou Sophie Boissard (directrice de l'immobilier à la SNCF). Née en 1961, Elisabeth Borne, X-Ponts, a fait une grande partie de sa carrière au ministère de l'Equipement. Aujourd'hui directrice du cabinet de Ségolène Royal, elle a notamment été chargée des chemins de fer à la direction des transports terrestres (1996-1997) conseillère chargée de l'urbanisme, de l'équipement et des transports auprès de Lionel Jospin, Premier ministre (1997-2002). Elle a, après la défaite de ce dernier à l'élection présidentielle de 2002, été nommée à la SNCF comme directrice de la Stratégie (2002-2007). Elle a ensuite quitté l'entreprise publique pour prendre la direction des concessions du groupe Eiffage (2007-2008), départ qui a été diversement apprécié, Eiffage, en pleine période de mise en place des PPP, devenant un nouvel acteur du ferroviaire. Directrice de l'urbanisme à la Ville de Paris en 2008, Elisabeth Borne a été nommée préfète de Poitou-Charentes en 2013, région dont la présidente était Ségolène Royal, qui, nommée ministre de l'Ecologie, appela Elisabeth Borne à la direction de son cabinet. Selon La Tribune, le plan initial pour récompenser Elisabeth Borne de ses bons et loyaux services n'était pas celui-ci. L'Elysée aurait envisagé, avec l'appui de Ségolène Royal et de Martine Aubry, de nommer Guillaume Pepy, fort intéressé par ce poste, président d'Air France-KLM, à la place d'Alexandre de Juniac, candidat à sa succession mais jugé sarkozyste. Elisabeth Borne aurait alors pris la présidence de la SNCF. Au bout du compte le pouvoir a préféré soutenir Alexandre de Juniac à Air France pour ne pas donner l'impression, un de le désavouer dans le conflit avec les pilotes d'Air France, deux de se livrer à la fameuse chasse aux sorcières. Manœuvres de l'Etat pas très bien vues, l'Etat n'ayant que 15,7 % du capital d'Air France.
La nomination fort probable d'Elisabeth Borne à la RATP pose une question classique : peut-on passer facilement de la haute administration ou des cabinets ministériels à la direction d'une entreprise de 45 000 personnes, quelle que soit la compétence de la personne (compétence reconnue à Elisabeth Borne, tout comme à Sophie Mougard ou à Sophie Boissard). Si la question est rituellement soulevée, il n'est en France étrangement guère d'autres voies pour accéder à ces responsabilités. La question devrait être de trouver des relais dans la maison RATP. Quand Anne-Marie Idrac a été nommée en 2002 présidente de la RATP, on disait que l'homme qui avait les clefs de la maison, c'était Jacques Rapoport. Mais Jacques Rapoport est assez vite parti. Aujourd'hui, Emmanuel Pitron, secrétaire général du groupe RATP, nommé par Pierre Mongin, joue un rôle clé dans l'entreprise.