Alstom Transport : ce que Siemens attend de la fusion
Avant le prochain conseil d’administration d’Alstom le 2 juin, Siemens devrait avoir définitivement décidé s’il fait une offre et en avoir en ce cas précisé les contours. Les experts de Siemens ont accès à la « data room » d’Alstom. Le groupe se félicite, dit un proche du dossier, que « le conseil d’administration d’Alstom n’ait pas suivi les recommandations de Patrick Kron, qu’il ait décidé de ne pas s’en tenir à des négociations exclusives avec GE, et qu’il ait confié l’examen des offres non pas à Patrick Kron mais à un comité indépendant au sein du CA ». Ce sont autant de « garanties fortes » que le groupe allemand avait demandées.
Siemens poursuit parallèlement un travail de concertation avec les pouvoirs publics, mais aussi avec les différentes parties prenantes : la direction générale, les salariés, les syndicats, les principaux clients. Il s’agit, selon la même source, « de se décider de présenter une offre à l’issue d’un tel travail et pas, à l’inverse, de l’emporter à la hussarde ».
L’offre sur laquelle travaille Siemens « depuis plusieurs semaines », et qui s’est trouvée « accélérée » par la fuite du mois d’avril, prévoit la création symétrique de deux champions européens. Un champion de l’énergie piloté par l’Allemagne, un champion du transport piloté par la France. Au bout du compte, il s’agirait d’un « véritable projet industriel équilibré entre la France et l’Allemagne ». Le pilotage de l’énergie par l’Allemagne s’accompagnerait du « transfert en France de centres de décision ».
Dans le transport, conformément à la seconde lettre d’intention du groupe, du 28 avril, 100 % du matériel roulant serait apporté à Alstom Transport. La première lettre, du samedi 26 avril, s’en tenait, elle, aux locomotives et à la grande vitesse qui ne sont généralement pas considérées comme un cadeau, Siemens ayant la réputation de vouloir depuis longtemps se séparer de cette partie. Pour que l’opération finalement proposée, beaucoup plus conséquente et plus lucrative, avec les tramways, les métros, les trains régionaux, ne donne pas lieu à « un retour de cash », Siemens prendrait en retour l’activité de signalisation d’Alstom. Cependant le groupe allemand s’est « d’ores et déjà engagé à établir le siège en France », à Châtillon, où se trouve aujourd’hui le centre de compétence mondial de Siemens pour les métros 100 % automatiques. Siemens recevrait de plus des parts dans Alstom Transport, dans une proportion frôlant les 20 %.
Il s’agirait en définitive, financièrement, d’un « deal
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