« On risque la disparition d'une filière d'excellence »
Pour Jean-Pierre Audoux, délégué général de la Fédération des industries ferroviaires, la sclérose du système… ferroviaire français est en grande partie responsable des difficultés majeures de l’industrie.
Villes, Rail & transports. Quelle est l’ampleur de la crise de l’industrie ferroviaire ?
La filière industrielle ferroviaire française qui, comme vous le savez, se situe au troisième rang mondial (derrière la Chine et l'Allemagne) se trouve aujourd'hui confrontée à la crise la plus grave de son histoire. En dehors du transport urbain, pour le métro (Île-de-France/RATP) et dans quelques grandes agglomérations, les investissements sur tous les autres segments du matériel ferroviaire sont en chute libre : fret, trains d'équilibre du territoire, TER, grande vitesse en attendant 2019.
C'est ainsi une division par un facteur deux de l'activité du matériel roulant en France qui se profile entre 2017 et 2018, soit encore une perte de chiffre d'affaires d'au moins 1,1 milliard d'euros pour les constructeurs présents en France.
Au-delà de ces chiffres financiers, il y a ceux qui concernent les sites industriels avec les milliers d'emplois qui risquent de disparaître en très peu de temps.
Au moins quatre, voire cinq grands sites industriels ferroviaire français sont menacés : Aytré, Belfort, Petite-Forêt, Reichshoffen pour Alstom Transport, et Crespin pour Bombardier Transport. On pourrait ajouter à cela les menaces qui pèsent sur le site de CAF à Bagnères-de-Bigorre.
L'effondrement du plan de charge qui risque de se produire pour l'ensemble de ces sites entre 2016 et 2019 conduirait à la disparition de pas moins de 10 000 emplois industriels et au minimum de 5000 emplois de services liés à l'activité de ces sites.
Autant dire que c'est la disparition d'une filière d'excellence, pourtant située dans les tous premiers rangs mondiaux, qui se profile à très brève échéance.
VR&T. Comment en est-on arrivé à de telles perspectives ?
J.-P. A. On ne peut que s'interroger sur ces raisons. Pourquoi en est-on arrivé là, alors même qu'en 2009, au lendemain du Grenelle des transports, l 'avenir s'annonçait de
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