L'Ile-de-France face à l'urgence
En Ile-de-France, la SNCF était plutôt gênée aux entournures. D’une part, elle n’est pas pour rien dans le mauvais état du réseau dont il serait trop facile de faire porter le chapeau au seul RFF. D’autre part, elle a dernièrement été mal à l’aise dans le débat sur du Grand Paris : le projet de métro automatique, domaine réservé de la RATP, a occupé le devant de la scène plus d’un an. Les interventions de la SNCF pour des tangentielles formant une rocade ferroviaire en grande couronne, pour un tram-train en plein air, ou même pour les gares TGV raccordées au métro automatique n’ont pas plu… et, le 30 juillet 2009, à la suite de déclarations de Jean-Pierre Farandou, Guillaume Pepy a dû s’expliquer devant Christian Blanc sur des propositions qui n’allaient pas toutes dans le sens de la double boucle.
Depuis, la SNCF a plutôt fait profil bas. En interne, elle a mis au point des « projets et propositions d’avenir sur le Grand Paris », présentés le 21 octobre 2009 au conseil d’administration. Propositions qui se déclinent en trois temps : l’urgence, les projets à conforter, les propositions d’avenir. Le choix du mot « urgence » montre où est la priorité. Il replace la SNCF dans son rôle incontestable d’exploitant. Ce discours d’apparence modeste a des chances d’être entendu.
D’abord, les élections régionales sont passées. En pleine campagne, Jean-Paul Huchon n’était pas très chaud pour qu’on entonne l’air du rien ne va plus : le président sortant avait un « bon bilan » à défendre… Mais, comme le reconnaît un responsable du Transilien, « il y a eu un message fort des élections : c’est le transport galère ». Le sentiment d’urgence de la SNCF (partagé à divers titres par tout le monde : Région, RFF, usagers) peut aujourd’hui être plus facilement exprimé, et repris par les responsables. Jean-Paul Huchon, réélu pour quatre ans, a besoin d’engranger assez vite des résultats, tout en préparant l’avenir tel que le schéma directeur l’a conçu. Il fait tout pour obtenir de l’Etat l’aide souhaitée pour le Plan de mobilisation pour l’Ile-de-France. Sur les 19 milliards du plan, la Région en souhaite sept de l’Etat.
Certes, la crise en faisant stagner le transport en 2009 (0,2 % de croissance du trafic) a retardé les échéances. Mais, depuis septembre 2009, c’est reparti, à un rythme de 2 % l’an. Sur cette lancée, en 2030, la croissance cu
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