Le Gautrain prêt pour le Mondial
Roulera ? roulera pas ? La question a agité l’Afrique du Sud pendant tout cet été austral qui s’achève : le Gautrain, ce super-RER qui doit relier Johannesburg à Pretoria, sera-t-il prêt à temps pour la Coupe du monde de football ? Finalement, oui : le fameux train construit par Bouygues et exploité par la RATP sera mis en service le 8 juin, sauf nouvelle surprise. Trois jours avant le coup d’envoi du tournoi ! Bien sûr, tout n’ouvrira pas tout de suite, loin de là. Les premiers trains conduiront de l’aéroport de Johannesburg à Sandton, centre des affaires situé au nord de la métropole sud-africaine. Le reste, c’est-à-dire la ligne principale vers le centre de Johannesburg et Pretoria, n’ouvrira pas avant l’an prochain.
Les relations n’ont pas été franchement détendues ces derniers mois entre les autorités locales et le consortium Bombela – qui regroupe notamment Bouygues, Bombardier et la RATP – chargé de construire et d’exploiter l’ouvrage. Bombela a annoncé quelques mois de retard, quand les Sud-Africains voulaient au contraire ouvrir un peu en avance, pour la Coupe. Et ce sans surcoût.
« Contractuellement, la première phase doit être construite en quarante-cinq mois, et donc ouvrir le 27 juin », reconnaît Jack van der Merwe, le patron de l’agence provinciale qui porte le projet. Or, la Coupe du Monde commence le 11 ! « Mais quand le chantier a été lancé, nous pensions tous que la Coupe aurait lieu en juillet, ajoute-t-il. Ses dates ont été avancées… malheureusement pour nous ! » M. van der Merwe a beau dire que le projet du Gautrain était déjà bien avancé quand son pays a obtenu l’organisation du tournoi et qu’il ne fait officiellement pas partie du programme d’infrastructures lancé pour l’occasion, il ne peut nier que la Coupe a été un formidable catalyseur. Et rater le rendez-vous aurait fait très mauvais effet ! « Bouygues et Bombardier ne peuvent pas se permettre de ne pas participer à l’événement », ajoute Pascal Pellacœur, le futur directeur de l’exploitation, détaché par la RATP. Du côté de l’opérateur parisien, on se dit « prêt ». Et on attend la remise des clefs, courant avril, pour se mettre aux manettes.
C’est une première phase un peu réduite qui doit être mise en service le 8 juin, mais les passagers ne devraient pas trop en souffrir. Trois trains (sur cinq) feront la navette entre Sandton et l’aéroport O. R. Tambo aux heures de pointe, toutes les douze minutes. Soit 20 km parcourus en un petit quart d’heure. Il en coûtera l’assez coquette somme, pour le pays, de 80 rands (8 euros). Particularité du système : les trains marqueront deux arrêts en cours de route, mais les portes des deux voitures destinées à la navette aéroportuaire ne s’ouvriront pas dans ces stations intermédiaires, dédiées au trafic local. Celles des deux autres voitures ne s’ouvriront pas à l’aéroport. Contrairement aux prévisions initiales, la station de Sandton restera inachevée à l’inauguration. De même que ses immenses parkings ne seront que partiellement accessibles. En outre, le système de billetterie ne sera pas immédiatement disponible.
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