Moins de voitures dans les grandes villes
A ce stade-là, ce n’est plus un phénomène émergent, mais une tendance de fond ! La bagnole a de moins en moins la cote. Enfin ! diront certains, car depuis son invention, elle avait toujours pris une place croissante dans la vie des citadins français, dominant largement les autres modes de déplacements. Mais au milieu des années 2000, les chercheurs ont commencé à s’interroger : les résultats des enquêtes ménages-déplacements de Lille et de Lyon en 2006 (EMD, menées selon la méthodologie définie par le Certu, environ une fois par décennie) montraient une inflexion. Serait-elle durable ? Ils n’osaient y croire. Aujourd’hui, le doute n’est plus permis, puisqu’une demi-douzaine d’enquêtes sont venues conforter ce résultat tant espéré par les techniciens et les élus : la part de marché de la voiture baisse un peu partout. Que ce soit à Strasbourg, comme le montrent les résultats de 2009 tout juste analysés, à Bordeaux, à Rennes, à Toulon, à Rouen ou à Reims. Et en quantité non négligeable.
Au moment de la publication de l’EMD de Strasbourg, mi-janvier, le Certu a reporté tous ces résultats sur un histogramme. Et cela saute aux yeux ! « Partout, nous avons une évolution en bosse de chameau, analyse Jean-Marie Guidez, expert en mobilité au Certu. Le règne de la voiture se poursuit jusqu’à la fin des années 90 et l’utilisation décroît ensuite dans des proportions assez variables selon le point de départ. » Seules Lyon et Strasbourg réussissent à passer sous la barre fatidique des 50 %.
Cependant, dans toutes les villes où il y a au moins deux enquêtes, c’est le même constat : la voiture recule de 2 à 7 points. Mais étrangement, qu’il y ait eu des efforts sur les transports collectifs ou non… Reims, qui n’a pas encore son tramway (- 2 %), et Toulon (- 5 %), qui n’a pas fait preuve de grand dynamisme en la matière, en sont les preuves. Alors, que s’est-il passé ? Trois raisons principales expliqueraient cette nouvelle tendance, selon l’expert du Certu. Des raisons économiques, d’abord : depuis 2003, le prix du pétrole est sur une pente ascendante, du moins jusqu’à la crise. Ensuite, les politiques volontaristes qui commencent à porter leurs fruits. Citant en vrac « les PDU, les PDE, le développement de l’offre de transport public, les contraintes sur le stationnement… », Jean-Marie Guidez constate : « A force de faire des métros, des trams et plus de TER, ça a fini par payer. L’effet réseau joue, mais il a fallu dix à vingt ans pour que ça se voit. »
Et, enfin, la sensibilisation aux problèmes environnementaux, qui fait son chemin dans les esprits. Ces dix dernières années, à force d’entendre parler de réch
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Publié le 20/03/2024
Publié le 20/09/2021