Vélib' passe le périph
D’ici fin juin, toutes les communes limitrophes de Paris auront des stations Vélib’ installées sur leur territoire. En tout, ce sont 300 nouvelles bornes qui seront implantées dans 30 villes, soit 3 300 nouveaux vélos en circulation. L’extension du dispositif au-delà du périphérique apparaît tout à fait logique compte tenu du succès rencontré à Paris. L’an dernier, Vélib’ a enregistré plus de 1,8 million de locations. Elle reste cependant limitée. Pour des raisons juridiques, aucune station n’a pu être installée au-delà d’un rayon de 1,5 km au-delà du périphérique. Ainsi en a décidé le Conseil d’Etat, qui a mis fin à la querelle juridique qui opposait la capitale à Clearchannel, candidat malheureux à l’appel d’offres initial.
En décembre 2007, le Conseil de Paris vote en faveur d’une extension de Vélib’ à la proche banlieue. L’entreprise américaine saisit immédiatement la justice et obtient l’arrêt du projet. Le tribunal administratif de Paris estime alors que l’extension correspond à un nouveau marché qui ne peut être passé sans publicité ni mise en concurrence. Il faudra l’appel devant le Conseil d’Etat pour qu’une solution de compromis soit trouvée : Vélib’ peut franchir le périphérique à condition que les stations soient un « complément du réseau parisien ». Le raisonnement des juges est simple. Il est tout droit sorti d’un argumentaire élaboré par les services de la ville de Paris : le trajet moyen en vélo faisant environ 3 km, le rayon de 1,5 km retenu permet de couvrir la plupart des déplacements débutant dans Paris.
Rien d’illogique si on se place du point de vue juridique. Par contre, si on raisonne du point de vue de l’utilisateur, ce n’est pas toujours convaincant. Même si la couverture est satisfaisante dans la plupart des cas, il suffit que la ville soit un peu étendue pour que certains quartiers ne soient pas desservis. A Pantin, par exemple, un quart de la ville n’a pas de stations. « Nous n’avons pas pu installer de bornes dans le quartier des Courtillières, qui est coupé du centre-ville par le cimetière parisien, ou dans le haut Pantin où une base de loisirs régionale qui sera reliée à Paris par une piste cyclable est en cours d’aménagement », regrette Philippe Lebeau, adjoint au maire chargé des déplacements et de la voirie. Même constat à Montreuil. Toute la partie haute de la ville n’est pas desservie. L’idée d’un système de vélos en libre-service (VLS) distinct qui viendrait en continuité a été envisagée mais rapidement écartée. Le coût est trop important. De plus, pour garantir le respect du droit à la concurrence, le système d’attache ne pourrait pas être le même qu’à Paris, même si Decaux remportait le marché. L’entreprise, en effet, a breveté les technologies utilisées pour Vélib’. Demander à avoir le même système reviendrait à contourner le droit de la concurrence. Un vrai casse-tête. D’ailleurs, la Ville de Paris a retenu la leçon. Ce n’est pas un hasard si elle a constitué un syndicat mixte regroupant les villes intéressées par la mise en place d’Autolib’, son système de voitures en libre-service.
Face à cette situation, les collectivités adoptent des stratégies différentes. Les v
Le dossier complet est réservé aux abonnés ou aux détenteurs d’un porte-monnaie électronique, connectez-vous pour y accéder.
*Formule numérique sans engagement à partir d’un 1€ par mois !
Publié le 12/04/2024
Publié le 30/01/2024