Le pôle transports au cœur du projet des Halles
En plein cœur de la capitale, le quartier des Halles va vivre une nouvelle révolution. À l’horizon 2016, ce qui fut « le Ventre de Paris » devrait voir achevé son dernier grand chantier. Soumis depuis huit ans à une large concertation, cet ambitieux projet urbain et architectural, avec un aménagement des espaces publics et des jardins, marque les esprits. Avec notamment cette canopée, sorte de toit translucide qui couvrira l’ensemble de l’édifice, plus vaste qu’un terrain de football. Un ouvrage d’art objet de toutes les discussions et polémiques, et que ses promoteurs voient tel « un abri à l’échelle urbaine contre les intempéries et contre les chaleurs excessives. »
Toutefois, ce qui fait l’ampleur du projet et sans doute son enjeu majeur pour la Région, c’est le « pôle transports » qui va subir un profond réaménagement. C’est tout sauf un luxe dans ce quartier devenu le centre névralgique de la capitale. Car, depuis la création du pôle d’échanges RER-métro Châtelet-Les-Halles en 1977, et celle du Forum des Halles au-dessus, le site a mal vieilli, victime d’un succès en termes de fréquentation, qui a mis en lumière ses limites.
On recense 750 000 voyageurs par jour dans l’ensemble de ce pôle RER-métro, dont 520 000 transitent dans la gare RER et 440 000 dans sa salle d’échanges. Et les reproches sont nombreux : on s’y bouscule, on s’y perd plus que l’on ne s’y repère, en particulier dans la salle d’échanges, et certains ressentent une impression d’étouffement, sans parler d’un confort d’une autre époque. L’ambiance est même jugée inquiétante par beaucoup et les normes de sécurité « limites »… Et pourtant, comme le précise Frédéric Dupouy, directeur à la RATP de l’Agence de développement pour Paris, « c’est le cœur du réseau. Et engorgé, ce pôle transports a vieilli prématurément. »
C’est sans doute pour tout cela que son réaménagement a fait l’objet de peu de contestations lors des huit années de discussions. « Une quasi-unanimité » qui n’est pas si fréquente, souligne le responsable de la RATP. Significatif : en octobre, le feu vert a été donné à la nouvelle gare des Halles par tous les élus parisiens. Et c’est après les conclusions favorables « sans réserve » de trois enquêtes publiques que le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) vient, le 8 décembre, de se prononcer favorablement sur le caractère d’intérêt général du projet.
L’HÉRITAGE DES ANNÉES SOIXANTE-DIX
Retenue par le Stif et la Ville de Paris, c’est la RATP qui a été choisie pour être maître d’ouvrage. À elle de mener à terme le chamboulement d’un site ayant subi ses derniers grands travaux dans les années soixante-dix, avec six étages en souterrain dans un « trou des Halles » creusé à plus de vingt mètres de profondeur, soit environ la hauteur de Beaubourg ! Avec ses 60 000 m2 de commerces en sous-sol, le Forum des Halles serait le site commercial le plus rentable… mais aussi celui où il y a le plus de vols de tous ceux de la capitale. Il abrite notamment sur trois niveaux la plus grande librairie de la Fnac, le premier cinéma UGC d’Europe en termes de fréquentation. Et plus de 85 % de ceux qui fréquentent le Forum arrivent par les transports de la RATP. Ce qui fait dire à Frédéric Dupouy : « Un gros problème sur le réseau à Châtelet-Les-Halles, et c’est 80 % de perte de chiffre d’affaires sur le Forum ».
Dans ce contexte, la gare (avec ses trois lignes RER et ses cinq lignes de métro) dont la salle d’échanges est située au niveau – 4 et les quais au niveau – 5, fait régulièrement le trop-plein. Depuis sa mise en service en 1977, on recense trois fois plus de voyageurs. Plus de 1 500 RER par jour se déversent dans ce pôle immense couvrant plus de 500 m… Et
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Publié le 18/11/2020
Publié le 21/10/2020