Angoulême dessine son « busway »
Le maire l’appelle volontiers « Tram », acronyme de Transport rapide d’Angoulême Métropole. Mais c’est bien d’un bus qu’il s’agit. Si tout va bien, l’agglomération du Grand Angoulême sera traversée en 2016 par deux axes performants, des sites propres en tronc commun dans la zone centrale, qui seront fréquemment parcourus par des autobus articulés de nouvelle génération. Un projet à 100 millions d’euros, plutôt ambitieux pour une agglo de 110 000 habitants dont la ville-centre est fort endettée.
C’est la concrétisation du projet de ligne à grande vitesse Tours – Bordeaux qui a tout déclenché, raconte Patrick Coué, le directeur général des services de la communauté d’agglomération du Grand Angoulême : « A l’arrivée de la LGV, en 2016, nous serons à 35 minutes de Bordeaux. Or l’organisation de nos transports en commun fait que nous serons à la gare de 30 à 45 minutes des communes membres de l’agglo. On va bientôt mettre plus de temps pour se déplacer à l’intérieur de la communauté que pour aller à Bordeaux ! » D’où ce projet, dont le but affiché est de mettre les centres des autres communes de l’agglomération à un quart d’heure de la gare.
Tous les candidats ont posé la question de la rénovation du réseau de transports urbains pendant la campagne électorale des municipales de 2008, rappelle-t-il. Comme ailleurs, on a parlé tramway, tram-train et « busway ». Avant qu’Angoulême ne passe à gauche, le PS et les Verts ont convenu en s’alliant entre les deux tours qu’ils étudieraient la faisabilité d’un système de transport en commun en site propre (TCSP) digne de ce nom, éventuellement un tram. Ce qui a assez été vite fait, selon M. Coué : compte tenu de la topographie de la ville, de sa taille, de l’importance des flux concernés et bien sûr de ses moyens financiers. « Pourquoi le choix du BHNS ? interroge le responsable. En termes de fréquentation et de coût, c’est la seule solution qui est à notre portée ! » « On est en gros, au coût actuel, au moins quatre fois moins cher que sur une ligne de tramway, avec beaucoup moins de contraintes en termes de travaux, renchérit le maire et président du Grand Angoulême, Philippe Lavaud (PS). Et aujourd’hui, avec les bus à haut niveau de service, on a quasiment les mêmes niveaux de confort, la même rapidité qu’un tram ! » De toute façon, à 16 500 voyageurs attendus par jour sur les deux lignes, on est assez loin du potentiel d’un tram.
S’ajoute un objectif politique tout à fait assumé de limitation de la place de l’automobile en ville. « L’objectif, c’est aussi d’avoir moins de voitures en cœur de ville, de changer les habitudes des conducteurs », insiste M. Lavaud, qui reconnaît volontiers que les habitants n’y sont pas encore préparés. « Travailler sur les habitudes ne sera pas simple
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Publié le 24/01/2025 - Junjie Ling
Publié le 23/01/2025 - Junjie Ling