Autolib’ entre en scène
Attention, première mondiale ! C’est Bolloré qui l’affirme, après avoir quasiment achevé son test, mené depuis le 2 octobre, sur Autolib’, le système de location de voitures électriques en libre service imaginé par la ville de Paris. Le bilan du test est positif, selon un porte-parole du groupe Bolloré, qui a remporté l’appel d’offres lancé en 2010 par la Ville de Paris pour l’exploitation de ce nouveau service. Tout semble donc fin prêt pour le grand lancement prévu le 5 décembre. Ce jour-là, 250 voitures devraient être proposées au public en Ile-de-France. « Puis 10 voitures supplémentaires seront livrées chaque jour, pour monter à 1 000, 1 500, 2 000… », affirme Vincent Bolloré, le PDG du groupe. 3 000 unités sont attendues pour la fin 2012. Elles pourront se garer dans l’une des 1 000 stations implantées en voirie ou en souterrain en Ile-de-France (dont 700 à Paris). Les collectivités locales vont financer ces stations à hauteur de 50 000 euros chacune. Bolloré paiera une redevance d’utilisation de 750 euros annuels par place. « Ce service est destiné à tous ceux qui possèdent une voiture mais réalisent qu’elle leur coûte trop cher par rapport à l’utilisation qu’ils en font, et à tous ceux qui ont besoin d’acquérir un véhicule mais qui n’en ont pas les moyens », explique Annick Lepetit, adjointe au maire de Paris, chargée des déplacements. Et elle ajoute : « Les Franciliens bougent de plus en plus, et pas seulement pour des trajets domicile – travail. Nous voulons que ce service s’inscrive en complément des autres modes de transport, et notamment avec les taxis. » Des affirmations pas forcément convaincantes, à entendre les représentants des taxis ou des loueurs de véhicules. « Autolib’ représente une nouvelle forme de concurrence déloyale. Il y a les deux-roues, les taxis clandestins… Il y a eu Vélib’ qui nous a enlevé une part de notre clientèle : chaque jour, un chauffeur de taxi parisien perd de 25 à 30 euros à cause de Vélib’. Autolib’ va également grignoter une part de notre clientèle », assure Ahmed Senbel, le président de la Fédération nationale des taxis indépendants en Ile-de-France.
Une « concurrence déloyale », également épinglée par Christophe Plonévez, président de l’Union des loueurs professionnels (Ulpro), qui a déposé un recours devant le tribunal administratif de Paris. L’audience a eu lieu le 7 novembre et le délibéré est attendu. « L’accord Autolib’ a été signé avec Bolloré alors que son véhicule n’était même pas agréé. De plus, pour protéger ses véhicules de la délinquance, Bolloré a prévu d’embaucher massivement des techniciens. Ils seront chargés de la remise du véhicule comme c’est le cas dans les agences des loueurs de voitures. Or, il était prévu que le service soit en libre service pour ne pas entrer en concurrence avec les loueurs. Bolloré a en quelque sorte installé des mini-agences de location sur la chaussée parisienne », estime Christophe Plonévez. Celui-ci dénonce les « subventions » versées par les municipalités au concessionnaire d’Autolib’, ainsi que le droit prioritaire de stationnement avec chaque place de parking à 750 euros annuels. « Alors que nous, nous n’avons aucun privilège et payons 2 à 3 euros l’heure de stationnement. Je vous laisse faire le calcul sur une année », souligne Christophe Plonévez, qui ajoute : « Tout le monde sait bien que durant les premières années, le système perdra de l’argent. Qui paiera ? Le contribuable ! » Christophe Plonévez ne souhaite pourtant pas le retrait d’Autolib’. Il réclame les mêmes privilèges, notamment pour le stationnement.
La mairie de Paris indique que Bolloré s’est engagé à prendre en charge les pertes jusqu’à 60 millions d’euros de pertes cumulées en cas d’’échec commercial.?Le groupe a investi 1,5 milliard d’euros pour d&
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