Innotrans 2012 : l’industrie dopée par le « mass transit »
La crise ? Quelle crise ? La récession ? Quelle récession ? En parcourant les travées d’Innotrans, on se croyait débarqué sur une autre planète ou dans une ère oubliée. Comme les précédents, le millésime 2012 d’Innotrans a été celui de tous les records. Du 18 au 21 septembre, la 9e édition du salon ferroviaire international a accueilli 126 110 visiteurs professionnels, soit 19 % de plus que la fois précédente, il y a deux ans. Un total auquel il convient d’ajouter les 19 081 visiteurs des journées « grand public » au cours du week-end suivant (une hausse de 46 % !) Quant aux exposants, au nombre de 2 515, ils sont également plus nombreux que jamais, même si la hausse n’est dans ce cas « que » de 12 %.?Les contrats signés lors du salon totalisent 1,8?milliard d’euros, deux fois plus qu’en 2010.?Et 104 innovations d’importance ont été recensées.?L’ensemble, énorme, et qu’on ne peut qu’à grand-peine arpenter, des 94 600 m2 du parc des expositions de Berlin (Berlin Messe) était pour la première fois entièrement retenu par Innotrans. Aux halls s’ajoutent les 3,5 km de voies ferrées en extérieur, où quelque 115 véhicules de tous écartements – y compris russe – étaient présentés. L’exposition de matériels roulants à grande échelle reste une exclusivité du salon berlinois, dont la place de « centre du monde » ferroviaire est incontestée.
Logiquement, ce salon est toujours plus international : « plus de 50 % » des visiteurs et 57 % des exposants avaient franchi la frontière allemande. Et toujours selon les chiffres officiels, les visiteurs professionnels étaient venus de 140 pays, contre 110 en 2010, alors que les exposants représentaient cette année 49 pays, contre 45 en 2010. Le salon s’est ouvert sur ce constat du président de Siemens, assez connu mais remis à jour : dans le monde entier, 600 villes représentent à elles seules 50 % du besoin mondial de mobilité, 100 villes vont se doter de métros et 400 de tramways. Et, bien sûr, la plupart des projets viennent aujourd’hui d’Asie.
Si, comme l’a confirmé l’analyse Unife du marché mondial publiée au premier jour du salon, la croissance de la demande mondiale ne fait pas de doute, surtout dans le mass transit, la présence française dans le secteur, et sa capacité de croissance, n’en font pas non plus. Simple exemple, fondé sur l’ingénierie, poisson-pilote du secteur, Egis Rail aligne une croissance moyenne de 30 % par an depuis quatre ans. Quant à Systra, il confirme son objectif d’un doublement du chiffre d’affaires de 400 à 800 millions d’euros.
Sur le salon, la SNCF avait fait fort, en réservant le premier stand, à gauche en entrant, où elle exposait, en plus de tout son savoir-faire contemporain, une fort belle collection de maquettes anciennes au 1/43 sorties des réserves du Cnam. Pour la première fois, assure-t-on, un ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, avait fait le déplacement, tout comme sa collègue du Commerce extérieur, Nicole Bricq. Sur leurs parcours, les ministres ont pu visiter aussi bien la SNCF, Alstom, Systra, Thales, le groupement d’entreprises Neopolia ou les entreprises du Nord, réunies sous le label Northern France Rail, ces dernières formant le noyau dur des trois espaces du pavillon France présents dans les halls. La présence française a été célébrée à l’ambassade de France, lors d’une réception organisée par Ubifrance, qui a permis à l’ambassadeur de France, Maurice Gourdault-Montagne, très actif dans le secteur et grand artisan du rapprochement franco-allemand, d’appeler les deux pays à serrer les rangs, seule façon pour la vieille Europe de résister à la montée des pays émergents.
Car, sur le salon, le hall 9 a fait sensation. Les Chinois, qu’on avait déjà vu arriver lors des dernières éditions d’Innotrans, étaient en force. Derrière l’Allemagne,
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