Dépénalisation du stationnement. Lyon ne change pas un service qui gagne
18 Juil 2017
© Pierre Guinoiseau
Alors que la mise en œuvre prochaine de la dépénalisation du stationnement a suscité le lancement d’appels d’offres pour des délégations de service public dans plusieurs grandes villes, Lyon, elle, a décidé de ne rien changer. « On ne change pas un système qui fonctionne, et bien » résume Jean-Yves Secheresse, adjoint à la Sécurité et aux Déplacements de la ville de Lyon. Il faut dire que la troisième ville et deuxième agglomération de France dispose d’un écosytème du stationnement qui a fait ses preuves, notamment avec sa SEM Lyon Parc Auto, véritable « fer de lance » de sa politique en la matière, détenue à 60 % par la ville et la Métropole.
Un système qui fonctionne, et qui rapporte aussi avec un chiffre d’affaires de 59,2 millions d’euros (+5 %) et une rentabilité de 10 %. Si la part des recettes la plus importante provient des parcs souterrains (21 138 places), celle des places sur voirie (36 000 payantes à Lyon sur 98 000) – périmètre concerné par la réforme au 1er janvier 2018 – représentera 14 millions d’euros en 2017, comme l’a précisé l’adjoint lyonnais lors de la présentation des nouveaux tarifs horaires et de l’extension du stationnement payant (+6 800 places) à partir du 1er janvier 2017. Quant aux PV/amendes liés aux infractions et perçus par l’Etat, ils devraient représenter une source de revenus bien supérieure avec l’instauration du futur Forfait de post-stationnement (FPS), dont les recettes devraient être destinées à la mobilité durable dans la ville.
Un prochain conseil municipal d’ici octobre devrait arrêter les modalités de cette future décentralisation du stationnement payant sur voirie : barèmes de redevance horaire, montant du FPS (qui pourrait représenter huit à dix fois le montant horaire), gestion des contestations, information au public sur les objectifs et les changements induits par la réforme… Pour l’heure, en préparation à la bascule technologique du nouveau service de stationnement, assuré par une centaine d’agents municipaux, dont 89 agents de surveillance de la voie publique, Lyon a passé en mai dernier deux marchés pour l’adaptation logicielle de ses horodateurs et la gestion centralisée du stationnement (avec Parkeon), et pour le paiement dématérialisé (via PayByPhone). Ce dernier système permettra le paiement à la minute, et par mobile pour tous qui n’existe pour le moment que pour les grands comptes gérés par Lyon Parc Auto.
Claude Ferrero