Ile-de-France Mobilités reprend la main sur le Smart Navigo
17 Déc 2018
© Christophe Recoura-Photorail
Mis à jour le 19 décembre 2018
C’est un contrat stratégique que l’autorité organisatrice des transports franciliens a indiqué avoir attribué le 17 décembre : elle a choisi le groupement constitué de Worldine et de Conduent, suite à l’appel d’offres lancé pour gérer le nouveau système informatique central du Smart Navigo. Le contrat, qui va durer neuf ans, représente 60 millions d’euros.
Wordline (filiale du groupe français Atos) spécialiste du paiement électronique, et Conduent, spécialiste de la billettique, vont remplacer le groupement d’intérêt économique (GIE) Comutitres, qui assurait jusqu’alors la gestion opérationnelle des titres de transport Navigo pour le compte des transporteurs RATP, SNCF et Optile.
Dans la perspective de l’ouverture à la concurrence qui doit débuter à partir de 2021 pour les bus, ce changement de gestionnaire permettra d’assurer une équité de traitement en étant ouvert à tous les opérateurs d’aujourd’hui et de demain qui voudront s’y brancher, explique Ile-de-France Mobilités (IDFM). Le futur système va reposer sur des standards internationaux, ajoute-t-on.
Ce choix permet donc à IDFM de reprendre la main, alors que jusqu’à présent les deux principaux transporteurs franciliens étaient aux manettes. Il va aussi lui permettre de s’affranchir des limites du Smart Navigo tel qu’il avait été initialement conçu sous leur influence. Rappelons que le programme Smart Navigo lancé en 2016 vise la suppression progressive des tickets de métro par des supports sans contact ainsi que la généralisation de l’achat de titres de transport via Internet en développant l’utilisation des smartphones soit comme support de rechargement de la carte Navigo (utilisé à la place des distributeurs automatiques), soit directement comme support de validation.
Or, IDFM ayant dans un premier temps choisi la solution de Wizway (un service développé par Orange, RATP, SNCF et Gemalto), cela impliquait d’avoir un smartphone compatible NFC et d’avoir Orange comme opérateur… ce qui excluait de fait de nombreux Franciliens sans parler des voyageurs étrangers. « Même si IDFM affirmait que Free, SFR ou Bouygues allaient rendre leurs téléphones compatibles, il est évident qu’ils n’allaient pas dépenser des dizaines de millions pour changer toutes leurs cartes SIM alors que ces dernières vont probablement disparaître dans quelques années », commente un des acteurs du secteur. L’arrivée du nouveau consortium va mettre fin à ces blocages en ouvrant le système avec des technologies accessibles à tous, quel que soit le mobile ou l’opérateur.
M.-H. P.