L’Ile-de-France n’est peut-être pas la première région à laquelle penseraient les candidats à une formation aux métiers du ferroviaire. Et pourtant, la région parisienne est la plus dense en activité ferroviaire, avec 10 % du réseau ferré national, 3 700 km de voies à entretenir, 70 % des voyageurs plus de 6 000 trains par jour (40 % du total national), sans oublier les grands projets que sont le prolongement d’Eole, le Grand Paris Express… et CDG Express. C’est pourquoi le nombre d’emplois de la filière devrait progresser « de 4 % entre 2020 et 2025, pour un besoin net de 13 750 recrutements dans les secteurs de la voie ferrée, caténaire et signalisation », selon les promoteurs de la plate-forme ferroviaire de L’ÉA-Itedec.
Les poses de la première pierre et du premier rail de cet établissement de formation ont été célébrées à Aubergenville (Yvelines), le 15 février, en présence de Didier Kling, président de la CCI Paris Ile-de-France, Pierre Bédier, président du conseil départemental des Yvelines et du groupement d’intérêt public ActivitY’, Xavier Gruz, directeur du projet Eole-Nexteo SNCF Réseau et Jacques Empinet, président du conseil d’établissement de L’ÉA, les écoles des éco-activités. Chiffré à 2,8 millions d’euros (dont 35 % financés par le Conseil départemental des Yvelines et 29 % par le projet EOLE), ce projet de plate-forme ferroviaire est présenté comme unique en France (en fait, des centres de formation similaires existent ou sont en construction, tel le Campus Mecateam en Bourgogne). Il doit permettre la formation de près de 300 apprentis et stagiaires aux métiers du ferroviaire entre 2019 et 2021. « Nous avons souhaité mettre en place ce projet unique en France sur le campus de notre école L’ÉA-Itedec, avec le soutien de nos partenaires, parmi lesquels le conseil départemental des Yvelines, l’Agence d’insertion ActivitY’, l’Etat et la Direccte Ile-de-France, Bouygues Énergies & Services, le Groupe Eltia et Eole/SNCF. L’objectif est d’aider les entreprises qui aménagent les transports ferroviaires pour les villes de demain à garantir la montée en compétences de leurs salariés et à recruter des jeunes formés à ces métiers d’avenir », a expliqué Didier Kling. Pierre Bédier a ajouté que le projet de plate-forme était ouvert « à tout type de public : jeunes, bénéficiaires du RSA ou demandeurs d’emploi de longue durée ». Les candidats en formation pourront bénéficier par la suite des emplois générés par les clauses d’insertion dans les marchés publics.
Doté de 600 m de voies formant un « Y », avec appareils de voie et d’un passage à niveau, le site d’Aubergenville comprendra trois zones distinctes de formation aux métiers : signalisation (génie civil signalisation, câbleurs des installations de signalisation, vérificateurs techniques des installations, essayeurs/intégrateurs des installations, mainteneur), caténaire (conducteurs de nacelle élévatrice rail-route, poseurs caténaires, superviseurs des travaux sur les caténaires, mainteneurs des caténaires) et voie ferrée (conducteurs de pelle rail-route, poseurs de voie et d’appareil de voie, superviseurs des travaux sur les voies, mainteneurs de la voie).
La plateforme intérieure sera constituée de plusieurs ateliers offrant différentes composantes techniques nécessaires à la pratique des métiers du ferroviaire : atelier soudure (proposant 12 cabines cloisonnées pour des mises en situation à l’échelle 1 de travaux de soudures et de forges), atelier de maçonnerie (permettant la mise en œuvre d’éléments bétons constituant des gares et quais ou encore de passages à niveau et de voies urbaines), laboratoire (autorisant des tests de matériaux dédiés au ferroviaire), salles équipées (de logiciels dédiés, d’équipements communiquant permettant le pilotage des éléments de signalisation et autres éléments actifs des voies), espace dédié à la sécurité et aux métiers agissants sur les réseaux d’alimentation en électricité et/ou de communication (équipés de poteaux aériens et de caniveaux communicants avec ceux du plateau technique ferroviaire) et enfin zone de déploiement de la fibre optique dans le cadre des réseaux ferrés.