Même si Boris Johnson a choisi Andrew Gilligan, virulent opposant à la ligne à grande vitesse High Speed 2 (HS2*), comme conseiller transports, le Premier ministre britannique a néanmoins défendu ce projet dans un discours prononcé le 27 juillet au musée des Sciences et de l’Industrie de Manchester. Véritable serpent de mer, cette deuxième LGV doit relier Londres et Birmingham (225 km de ligne nouvelle à construire) dans une première phase, puis bifurquer vers le nord de l’Angleterre (Manchester et Leeds) en deuxième phase, avant de gagner l’Ecosse ultérieurement.
Sur Twitter, le conseiller transport, ex-Monsieur vélo lorsque « BoJo » était maire de Londres, avait jugé le projet « désastreux« , qualifiant HS2 Limited (la société établie par le gouvernement britannique) de “mini-dictature”. Le nouvel occupant du 10 Downing Street n’a pas écouté son mentor et a choisi en arrière-plan la locomotive à vapeur Rocket de Stephenson (1829), symbole de l’esprit pionnier des pères du chemin de fer, pour affirmer devant un parterre de chefs d’entreprise, sa volonté de mener à terme le projet HS2 jusqu’à Manchester, deuxième agglomération du Royaume-Uni.
Le Brexit, « énorme opportunité économique »
Les grands patrons anglais avaient récemment exhorté le Brexiter à aller de l’avant, même si le montant de la ligne à grande vitesse semblait revu à la hausse. Dans un courrier du pdg de HS2 adressé au ministère des transports et révélé par le Financial Times, la ligne à grande vitesse devrait en effet coûter non plus 55,7 milliards de livres (environ 61 milliards d’euros) mais « 70 à 85 milliards de livres » (76 à 93 milliards d’euros).
En dévoilant ses priorités en matière d’investissements dans les régions favorables à une sortie de l’Union européenne, Boris Johnson a défendu l’idée que le Brexit représentait une « énorme opportunité économique« .
Le projet HS2 n’est pas le seul à avoir été évoqué par le nouveau Premier ministre britannique au cours de ses premières allocutions. Il s’est également engagé à mettre en œuvre le plan Northern Powerhouse Rail pour le développement des relations entre les principales villes du nord de l’Angleterre, chiffré à 39 milliards de livres (43 milliards d’euros). Le financement de cette ligne nouvelle (un temps surnommé HS3) entre Manchester et Leeds via le massif des Pennines est budgété à hauteur de trois milliards de livres (3,2 milliards d’euros).
N.A. et P.L.
*La ligne High Speed 1 relie depuis 2007 Londres Saint Pancras au tunnel sous la Manche. La High Speed 2 devrait relier Londres à Birmingham, puis Manchester, Leeds (nord de l’Angleterre) et l’Ecosse.
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