L’appel à la trêve pendant les fêtes de Noël lancé par Jean-Pierre Farandou à l’adresse des cheminots en grève n’aura pas suffi. Avec 60 à 70 % des conducteurs prenant part au conflit depuis le 5 décembre, la direction de l’entreprise a dû bâtir un plan B pour tenter de transporter pendant les vacances scolaires « un maximum de voyageurs qui ont déjà acheté leurs billets ».
Le 17 décembre, Rachel Picard, la patronne des TGV, a présenté le premier plan de transport conçu pour le premier week-end de grands départs le 21 décembre. Un exercice complexe basé sur des hypothèses prudentes de main-d’œuvre disponible.
« Nous anticipons sans connaître précisément le nombre de grévistes puisque nous ne disposons du chiffre que deux jours avant lorsque les agents se sont déclarés grévistes. Nous partons de l’hypothèse que le taux de grévistes dans l’entreprise reste stable, et créons chaque jour un nouveau plan de transport, alors qu’en temps normal, nous en établissons quatre par an », explique-t-elle. « Nous sommes partis des réservations de nos clients (qui sont très nombreuses pendant les périodes de Noël) et avons cherché à adapter nos ressources en conséquence », poursuit-elle.
Les « ressources » (conducteurs, aiguilleurs, rames…) ont été « préservées » la veille des grands départs, le plan de transport du vendredi étant deux fois plus important que celui du jeudi, précise Rachel Picard.
50 à 60 % des TGV devraient circuler ce week-end
Sur les 750 TGV qui circulent chaque jour, 50 à 60 % devraient transporter des voyageurs le premier week-end des vacances. Pour cela, la SNCF devrait utiliser au maximum ses rames à deux niveaux, et mettre en place des rames doubles. Elle devrait aussi faire circuler le plus de TGV Ouigo possibles car ils lui permettent de transporter quelque 1 300 personnes en unité double.
Les horaires des TGV ont aussi été programmés en fonction des horaires de travail des agents tenant des postes d’aiguillage. Par exemple alors qu’en temps normal, neuf allers-retours sont effectués chaque jour entre Paris et Grenoble, il ne devrait y en avoir que cinq durant le week-end, tous partants le matin, car le poste d’aiguillage de Grenoble ne devrait être tenu que jusqu’à 18 heures.
270 000 voyageurs devront trouver eux-mêmes une place sur un autre train
Reste que cela ne signifie pas que tous les voyageurs ayant déjà réservé un billet ce week-end-là (ils étaient 850 0000 dans ce cas) devraient forcément trouver une place. Pour 53 % d’entre eux, rien ne devrait changer puisque leur train est normalement prévu, affirme la SNCF.
Pour les autres, ceux dont le train est annulé, deux options s’ouvrent selon l’entreprise qui a contacté l’ensemble de ses clients pour leur proposer une solution : 15 % des voyageurs se sont vus proposer de voyager sur un autre TGV à une autre heure. Les 32 % de voyageurs restants devront changer eux-mêmes leurs billets, la SNCF ouvrant dans le même temps de nouvelles places dans son système de réservation. « Nous offrons suffisamment de places pour tous. Mais il faut aller vite car d’autres voyageurs peuvent aussi accéder à ces réservations », prévient Rachel Picard, en indiquant avoir aussi travaillé avec TER sur les correspondances. Les voyageurs restants à quai pourront se faire rembourser intégralement leurs billets. Ils pourraient être plus de 270 000.
M.-H. P.
Il y a 5 mois - Marie-hélène Poingt
Il y a 5 mois - Marie-hélène Poingt