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A Bruxelles, masque obligatoire mais sans distance sociale
Publié le 05/05/2020 à 09h00
Métro à Bruxelles © Stib

Depuis le 4 mai, la Belgique a entamé la première phase de son déconfinement, amenant les opérateurs à élargir leur offre de transport. La réouverture générale des commerces étant prévue le 11 mai et la réouverture partielle des écoles le 18 mai, la STIB (Société des transports intercommunaux de Bruxelles) entend augmenter progressivement son offre de transport pour atteindre les 100 % habituels au 18 mai (85 % le 11 mai).

Pendant la période de confinement, l’offre variait en moyenne entre 50 à 70 % par rapport à une période normale – même si elle est restée à 100 % sur certains axes comme les lignes desservant des hôpitaux ou des quartiers commerciaux. La fréquentation, elle, est tombée à -90 % pour le métro et -85 % pour la surface.

« On a assisté ces derniers jours à une remontée progressive, mais qui n’atteint que 15 % de la fréquentation en métro et 20 % en surface », indique la porte-parole de l’entreprise, Françoise Ledune. La STIB ne s’attend pas à ce que la première phase du déconfinement, qui reste limitée à quelques commerces et retours au travail (avec un télétravail qui reste encouragé) change vraiment la donne.

Deux ans avant de récupérer les 1,2 million d’usagers quotidiens

Pour le premier jour de « reprise », l’entreprise a en tout cas relevé grosso modo le même nombre d’usagers que la veille. Le vrai test, ce sera le 18 mai. Même si, dans les médias belges, le patron de la STIB Brieuc de Meeûs a estimé qu’il faudra environ deux ans à l’entreprise pour récupérer ses 1,2 million d’usagers quotidiens d’avant le confinement.

Si la distanciation sociale était la règle depuis le 18 mars, l’arrêté ministériel organisant le déconfinement estime par contre que l’augmentation attendue du nombre d’usagers rendra « plus difficile de se tenir à 1,5 mètre l’un de l’autre ». L’obligation de distance, qui avait contraint la STIB à condamner un siège sur trois en quinconce dans l’ensemble de ses véhicules et à limiter le nombre de personnes autorisées à monter à bord, n’est donc plus de mise aujourd’hui. « Malgré tout, on continue à sensibiliser à l’importance du respect des distances avec des stickers sur les ports et en gares, des affiches, des messages », explique Françoise Ledune. « Et l’on demande aux gens d’éviter les heures de pointe. »

Pour la gestion des flux, la STIB compte en particulier sur le sens du civisme – « Personne n’a envie de se retrouver dans un véhicule bondé et les fréquences sont telles que l’on peut attendre le véhicule suivant facilement ». Des mesures de précaution restent aussi de mise, comme l’interdiction de monter à l’avant du véhicule et d’occuper les places près du chauffeur, ou la suspension de la vente à bord.

5 % de récalcitrants le 1er jour

La Belgique restant la Belgique, les règles ne seront par contre pas les mêmes partout. Les TEC, équivalent de la STIB dans la partie wallonne du pays, continuent ainsi à limiter le nombre de passagers par véhicule.

Obligatoire par contre, et dans tous les transports en commun : le port du masque « ou toute alternative en tissu » à partir de 12 ans. Dès l’entrée en gare, sur le quai et aux points d’arrêt. Pour en contrôler le respect, le personnel de sécurité de la STIB est secondé par la police « qui sera particulièrement présente sur le réseau les premières semaines », explique Françoise Ledune. En cas d’infraction, une amende de 250 euros est prévue. Même si, précise l’entreprise, c’est surtout la sensibilisation qui sera de mise cette première semaine de déconfinement. Au soir du 4 mai, la STIB estimait avoir eu affaire à 5 % de récalcitrants.

Isabelle Smets, à Bruxelles 

Marie-hélène Poingt
Par Marie-hélène Poingt
Journaliste
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